Un bruit de tambour dans le lointain, me tire de ma lecture… C’est une procession tamoule qui traverse la ville, promenant dans les rues une divinité, qu’accompagnent des danseuses et des pénitents, au corps piqué d’aiguilles d’argent ou à la bouche transpercée par un trident : le « soulon ». Les tambours sacrés ouvrent la procession, suivis par les danseuses puis les croyants et les pénitents. Le char de la divinité, tiré par les croyants, ferme la procession.
Celle-ci perturbe un peu la circulation, mais les automobilistes, compréhensifs et curieux, attendent qu’elle soit passée, pour reprendre leur route.
Dans la procession, un homme porte sur sa tête un cône de fleurs : le Karlon. Ce gros vase de cuivre surmonté d’un cône de feuillages et de colliers de fleurs peut peser de 15 à 20 kg. Les Karlons sont des coiffes qui représentent une divinité précise et à chaque divinité est associée une couleur de fleurs : fleurs rouges pour Karly, blanches pour Marliémen et jaunes pour Pandialee. Le karlon sera porté à tête d’homme tout le long de la procession. Le pénitent a le poids moral, la responsabilité de porter l’énergie de la divinité.
Au mois de mai, c’est la déesse Marliémen (ou Mariamen) qui est célébrée. Cette déesse protectrice, garante de la santé est symbolisée par la couleur blanche. Des offrandes strictement végétariennes lui sont faites.