L’histoire de la Réunion s’est écrite dans le sang et la sueur des esclaves. Leurs conditions de vie et de travail inacceptables et terribles ont pourtant donné naissance à de belles histoires, pleines d’espoir et de rêves de liberté. Comme celle d’Héva et d’Anchaing. Ce couple n’a pas d’histoire officielle, mais plutôt une légende, enfin pour être précise, une légende aux multiples versions.
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« Grand-Mère Kal, kel hèr i lé ? »
Grand-Mère Kal est un personnage légendaire de la Réunion, craint par les plus jeunes. En effet, afin de se faire obéir de leurs petits garnements, les parents les menacent d’être emportés par l’effrayante Grand-Mère Kal, véritable croque mitaine Réunionnais. Eh, oui, une vieille femme, laide et méchante, aux allures de sorcière, rien de tel pour effrayer les enfants désobéissants et les rendre sages comme des images… quoique…
Qui est Grand-Mère Kal ? Difficile de répondre à cette question car il existe plusieurs versions de cette légende, mais dans tout les cas celle-ci prend sa source à l’époque de l’esclavage. Selon les versions, Kalla, était une esclave qui se serait suicidée en se jetant dans un gouffre, ou encore en se pendant, et dont l’âme errante attend une sépulture. Dans une autre version, Kalla aurait été une cruelle propriétaire d’esclaves, empoisonnée par l’un d’eux.
Mais pourquoi ce petit article sur Grand-Mère Kal ? Eh, bien parce que ce soir, des sorcières, des fantômes et autres monstres viendront frapper aux portes pour réclamer des bonbons. Eh, oui, à la Réunion aussi on fête Halloween !… version locale, bien sûr, car c’est surtout le moment idéal pour se faire peur, en se racontant les horribles légendes de Grand-Mère Kal.
Le jeu
Voici un jeu très populaire dans les cours de récréation, à la Réunion : « Grand-Mère Kal, kel hèr i lé ? » (Grand-Mère Kal, quelle heure il est ? ).
Un enfant est désigné pour être Grand-Mère Kal. Il fait semblant de dormir alors qu’autour de lui tournent les autres joueurs qui ne cessent de lui demander « Grand-Mère Kal, kel hèr i lé ? ». Grand-Mère Kal répond par une heure de son choix tout en continuant de faire semblant de dormir. Mais lorsque Grand-Mère Kal répond « Il est minuit ! », elle se réveille et se met à poursuivre les autres joueurs qui s’enfuient en criant. Si un joueur est attrapé, il devient alors Grand-Mère Kal et le jeu reprend.
Pirate des Mascareignes II
Dans un précédent article, je vous contais les aventures du pirate Henry Avery que j’avais, par hasard, découvert. Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un célèbre pirate ayant lui aussi sévi dans l’océan indien, Olivier Le Vasseur, plus connu sous le nom de La Buse. Il doit ce surnom au fait qu’il attaquait les navires chargés de richesses à la vitesse d’un rapace piquant sur sa proie.
Olivier Le Vasseur serait né à Calais, en France à la fin du XVIIe siècle. Fils de pirate, il commença à sévir dans les Caraïbes où son équipage abordait les navires qui rentraient en Europe, chargés de précieuses marchandises venant du nouveau monde. Mais la concurrence était rude et La Buse décida de se rendre dans l’océan indien afin d’arraisonner les navires qui empruntaient la route des Indes.
En 1721, La Buse et le pirate anglais Taylor attaquèrent un énorme navire portugais, la Vierge du Cap, venu trouver refuge dans la rade de Saint-Denis, après avoir essuyé une tempête qui l’avait endommagé.
Le vice-roi des Indes, le comte d’Ericeira, dirigea lui-même la défense de son navire. Mais malgré tous les efforts de l’équipage, les pirates parvinrent à s’emparer des richesses qu’il contenait : pierres précieuses, rivières de diamants, or, perles, meubles précieux, tissus…
La même année, les deux pirates s’attaquèrent à un navire de marchandises venu ravitailler l’île Bourbon. Taylor décida de se faire oublier et alla aux Caraïbes pour y prendre une retraite dorée. La Buse quand à lui mis le cap sur Madagascar et s’installa sur l’île Sainte-Marie.
En 1724, il envoya un courrier au Conseil de Bourbon pour demander son amnistie. Celle-ci lui fut accordée, mais La Buse resta à Madagascar. En 1730, il est fait prisonnier par le capitaine Dhermitte, commandant d’un navire de la Compagnie des Indes. La Buse est envoyé à Bourbon et y est jugé pour crime de piraterie. Le pirate, refusant de restituer les richesses prises sur le navire portugais, est condamné à être pendu le 7 juillet 1730 et à être enterré debout. La légende dit que La Buse jeta à la foule le plan crypté de son trésor en disant « mes trésors à qui saura comprendre ! »
Aujourd’hui on peut se rendre sur sa tombe au cimetière marin de Saint-Paul. Pourtant il n’est même pas sûr que le corps de La Buse y soit.
Quand à son fabuleux trésor, des passionnés le cherchent encore. Si le texte a pu être décodé, il ne livre pas pour autant l’emplacement du trésor, car le sens du message reste incompréhensible. Aussi les chercheurs de trésors pensent que le texte cacherait en fait une carte. Pour cela, ils se basent sur des anomalies graphiques. Mais pour l’instant, leur théorie n’a pas permis de lever le mystère et de trouver le trésor.
Quoiqu’il en soit, certains le cherchent à l’île de la Réunion, et en particulier dans la Ravine à Malheur, d’autres ont entrepris des fouilles aux Seychelles où des inscriptions ont été découvertes sur des pierres, sur la côte nord-ouest de Mahé.
Je vous propose cette première vidéo très intéressante réalisée par Herlé Jouon :
… et cette seconde (la partie 1 du film « La Buse, l’or maudit des pirates »), réalisée par Kalpani Studios :
Pirate des Mascareignes
En furetant dans les rayons d’une librairie, j’ai découvert deux albums de bande dessinée (publiés chez les Editions Orphie) dont le héros est un pirate ayant sévi dans les Mascareignes et qui aurait même fait escale à l’île Bourbon.