La semaine dernière, en quittant Saint-Denis pour me rendre dans l’ouest, je jette un regard distrait sur la route de la corniche qui se profile devant moi et que je vais devoir traverser. Et là, quelque chose m’interpelle… un petit détail qui a changé…
Regardez ces deux photos prises à quelques semaines d‘intervalle. Avez-vous trouvé ?


Bon, c’est vrai que sur les photos ce n’est peut-être pas flagrant… Alors j’agrandis la seconde… voilà :

Et, oui, le tunnel… le tunnel de la route de la corniche est devenu bleu ! Je pense tout de suite à Jace (rappelez-vous, je vous avez présenté quelques-uns de ses graffitis sur la page consacrée au street art à Saint-Denis). Je suis sûre qu’il est l’auteur de cette immense fresque. Il n’y a que lui pour faire un truc pareil !
Je dégaine mon appareil photo, le règle en mode rafale et demande à mon chauffeur… pardon, mon mari, de ralentir, bien que cela ne soit pas évident sur une voie rapide. La fresque est magnifique, pleine de petits gouzous, tous plus rigolos les uns que les autres. Elle parle de la Réunion, avec ses cars jaunes, ses cachalots (le camion de transport de cannes ) ses baleines, ses pêcheurs à la gaulette…
Mais là, déception, les photos ne révèlent pas l’intégrité de la fresque… il me manque toute la partie inférieure, masquée par le mur de séparation de la quatre voies.
Toute la journée, je ronge mon frein, impatiente de repasser sur la route de la corniche pour rentrer sur Saint-Denis (c’est bien la première fois que cela m’arrive, car je déteste cette route).
Donc, en revenant sur Saint-Denis, le soir même, je m’en donne à coeur joie en mitraillant la fresque qui apparaît dans son intégralité . Cette fois, c’est dans la boite !
Pour réaliser cette fresque de 7 mètres de haut et de 70 mètres de long, il a fallu à Jace 24 heures de travail, dont 21 heures de nuit, 200 bombes de peinture et 80 litres d’acrylique.
Je voulais aussi vous montrer cette petite vidéo de Jace en plein travail sur un autre graffiti, seulement visible lorsque l’on passe au-dessus du bâtiment (ou que l’on monte sur le toit).