Mais où sont passés les letchis ?

Un « hiver » trop chaud et des pluies trop abondantes ont eu raison de la saison des letchis. Pas ou peu de fleurs sur les arbres donc, pas ou peu de fruits.
Cette année, les étals des marchés ne se sont pas ou très peu couverts des fruits rouges, symboles des fêtes de fin d’année et de l’été austral. Conséquence de cette faible production pour les consommateurs : des prix jamais vus. Une petite consolation tout de même : les letchis sont de qualité et le goût est là !

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Miam, des goyaviers !!

goyaviers mûrs
La saison des goyaviers est de retour et fait le bonheur des gourmands. Sur les étals des marchés forains s’alignent des barquettes de petits fruits d’un beau rouge profond.
A la Réunion le terme de « goyavier » vaut à la fois pour les fruits et pour la plante qui les produit.

Originaire d’Amérique du Sud, ce petit arbre fruitier a été introduit à la Réunion en 1818 pour la saveur de ses fruits. Le climat de l’île lui ayant plu, il s’est développé jusqu’à coloniser les sous-bois. Il est aussi une espèce pionnière des coulées de lave, empêchant par sa présence la croissance des plantes indigènes et donc, nuisant au bon processus de recolonisation. Il est aujourd’hui considéré comme une espèce invasive.

cueillette

Mais, paradoxe – alors que le goyavier est considéré comme envahissant et menaçant pour les espèces indigènes avec lesquelles il entre en compétition – ses fruits, à la fois acidulés et sucrés et d’un rouge pouvant aller jusqu’au bordeaux lorsqu’ils sont bien mûrs, sont très prisés des Réunionnais. A chaque saison des goyaviers (de février à octobre), les familles se rendent dans les sous-bois afin de cueillir un maximum de fruits. Et les récoltes sont souvent impressionnantes, car c’est avec des seaux remplis à ras bord que chacun revient.
Les fruits seront dégustés crus ou préparés en gelées, confitures, sorbets, tartes, gâteaux, jus de fruits, crème, coulis, punch ou encore rhum arrangé.

récolte vite engloutie
Le bois du goyavier est utilisé pour faire des palissades, des meubles, des objets décoratifs.

bd836-arabesque2Rhum arrangé goyavier

Ingrédients :
– 1 kilo de goyaviers à maturité (rouges mais pas trop et encore fermes sous les doigts)
– 3 litres de rhum blanc (rhum charrette)
– 250 grammes de sucre de canne
– 2 gousses de vanille Bourbon (facultatif)

Préparation :

– Après avoir soigneusement lavé et égoutté les goyaviers, les étêter et les couper en deux.
– Dans un grand bocal hermétique, mettre les goyaviers coupés et le sucre. Si l’on souhaite rajouter une note vanillée à la préparation, couper les gousses de vanille en deux dans le sens de la longueur et les mettre dans le bocal.
– Verser le rhum sur les fruits et le sucre.
– Laisser macérer dans un endroit frais et à l’abri de la lumière pendant trois mois.

Variante :

Pour un rhum arrangé plus sucré que le précédent, il suffit de choisir des fruits très mûrs. La recette est la même que plus haut sauf en ce qui concerne de temps de macération qui passe à un mois. A la fin de cette période de macération :

– Retirer les fruits de l’alcool afin de les écraser à la fourchette dans un tamis.
– Verser le jus obtenu dans le bocal et jeter la pulpe.
– Goûter pour éventuellement rectifier le dosage de sucre.
– Laisser macérer encore un mois.

Attention, cette version plus sucrée est aussi plus sournoise que la précédente ! Alors à consommer avec modération et, de préférence, dans de petits verres à rhum.

BONNE DEGUSTATION !!!

goyaviers

bd836-arabesque2Confiture de goyavier

Ingrédients :
– 1,5 kilo de goyaviers
– 1 kilo de sucre de canne
– eau
– 1 gousse de vanille Bourbon

Préparation :

– Après avoir soigneusement lavé et étêté les fruits, les couper en morceaux.
– Recouvrir les fruits d’eau et les faire cuire à feu moyen, pendant 30 minutes.
– Retirer la préparation du feu et la passer au presse-légumes manuel afin de retirer les pépins.
– Dans une marmite, mélanger le sucre et la purée de fruits.
– Couper la gousse de vanille en deux dans le sens de la longueur et la mettre dans la marmite.
– Faire cuire à feu vif jusqu’à ébullition, puis à feu doux pendant 45 minutes afin que la préparation épaississe.
– Verser la confiture chaude dans des pots préalablement stérilisés à l’eau bouillante. Refermer immédiatement les pots et les retourner jusqu’à refroidissement complet.

BON APPETIT !!!

goyaviers coupés

Miam, des longanis !

longanis

Voilà un autre fruit que je n’aimais pas étant enfant et que j’ai redécouvert il y a peu. Aujourd’hui, bien que j’en mange de temps en temps, je ne peux pas dire que je l’apprécie autant que d’autres fruits locaux. Il faut dire que bien que légèrement sucré, il est peu parfumé, un peu acide et que son goût est assez particulier… On aime ou on aime pas…

Le longane – que l’on appelle « longani » à la Réunion – est très proche du letchi : Sa peau fine, dure et cassante se pèle très facilement, sa chair blanche est translucide et il a un gros noyau sombre. Ce fruit sphérique d’environ deux centimètres de diamètre pousse en grappes. Son nom lui vient du chinois « lóngyǎn » et du vietnamien « lung ngaan » qui signifie « oeil du dragon ».

chair du longani

Originaire d’Asie du Sud-Est, le longani a été introduit dans l’île en 1764 par Joseph-François Charpentier de Cossigny de Palma, ancien gouverneur de l’île. Le longanier, arbre qui peut atteindre une vingtaine de mètres de haut, fait partie de la même famille que celui qui porte les letchis. Il est cultivé sur le littoral et jusqu’à 600 mètres d’altitude. Différentes espèces de longanis sont cultivés à la Réunion, certains donnant des fruits plus gros et plus charnus. Le bois du longanier est utilisé en ébénisterie alors que ses fleurs donnent un excellent miel.
La saison des longanis arrive juste après celle des letchis, c’est à dire de mi-janvier à mars (bien que cette année, on en trouve encore sur les étals des marchés)

On le consomme généralement frais, en jus, en sorbet ou en confiture. Il est aussi utilisé pour la confection de rhum arrangé. Il peut être incorporé dans une salade, du riz ou un sauté de légumes pour y apporter une petite touche exotique. Pour le conserver hors saison, il est possible d’en faire des conserves, de le faire sécher ou de le congeler tel quel avec sa peau.

Le longani est un fruit riche en vitamine C, en fer, en magnésium, en protéines, en fibres et en potassium.

coupe longani

Miam, de la papaye !

Bon, allez… j’avoue… Durant très longtemps, et jusqu’à très récemment, je détestais la papaye…
Son odeur me levait le coeur et son goût, m’écoeurait. Et, puis j’ai fini par l’apprécier. D’abord en confiture maison, puis dans du yaourt, avec d’autres fruits.
Aujourd’hui, que la papaye se fasse gratin, cocktail, gâteau, confiture, qu’elle soit séchée, confite, cuite au four ou juste à déguster tel quel, je l’adore !

Pâté créole à la papaye

Pâté créole à la papaye

Petit papayer deviendra grand… très grand…

Le papayer (de son nom scientifique Carica Papaya) est une plante tropicale de la famille des Caricacées, originaire d’Amérique centrale.

papayer
Le papayer cache bien son jeu, car sous ses allures d’arbre, il n’en est pas un. Il ne possède pas de tronc, mais un stipe creux – d’une vingtaine de centimètres de diamètre – marqué par les cicatrices des anciennes feuilles (comme pour le cocotier). Un toupet de grandes feuilles très découpées couronne le stipe.

Le papayer n’est pas particulièrement difficile à faire pousser si vous possédez quelques graines, un climat chaud et un sol bien drainé. En effet, le papayer déteste avoir les pieds dans l’eau. Lorsque ses racines trempent dans un sol imbibé, elles pourrissent dans les quarante-huit heures.
Cette plante à la croissance rapide (en moyenne un mètre par an) peut tout de même atteindre une hauteur de 3 à 9 mètres (pas facile de cueillir les papayes à cette hauteur!) et vit en moyenne quatre ans.
Ses fleurs sont de couleur crème.

fleurs de papayer femelle

fleurs de papayer femelle

Le papayer fructifie dès sa première année. Il peut être soit mâle, femelle ou hermaphrodite (il s’autoféconde). Seuls les pieds femelles et hermaphrodites produisent des fruits comestibles. Les plants mâles ne sont cependant pas inutiles, car ils sont nécessaires à la fécondation des plants femelles (à défaut, un plant hermaphrodite fera l’affaire…)
Un des avantages du papayer, c’est qu’il ne connaît pas de saison de fructification. C’est pratique, car avec un papayer dans son jardin, on est sûr d’avoir des fruits en permanence ! Un papayer adulte a un rendement de 15 à 30 fruits par an.

De la papaye pour bien commencer la journée…

Le fruit du papayer – parfois appelé « melon des tropiques » ou « figuier des îles » – est très sain et digeste. Il est – entre autre – riche en antioxydants, en fibres alimentaires et en vitamines A et C. Afin de bénéficier de ses bienfaits nutritifs, il est conseillé de consommer la papaye crue et à maturité. C’est le fruit idéal au petit-déjeuner pour faire le plein d’énergie !

papaye

Une belle papaye prête à être dégustée !
(voir la pomme à côté pour donner une idée de la taille de la papaye)

La papaye peut mesurer entre 10 et 15 centimètres de long. Selon la variété, elle peut-être ronde ou oblongue.

Le fruit, d’abord vert, prend une couleur jaune, orangée, voire rouge, en fonction des variétés. Il pousse directement sur le stipe, à la base des feuilles.

Il peut se consommer encore vert (en gratin ou en achards) ou mûr.

papaye verte

Il existe différentes variétés de papaye :

  • La papaye Colombo est longue et sans odeur. Sa chair est très orangée.
  • La papaye Solo est goûteuse.
  • La papaye Pays est ronde et parfumée.
papaye 2

Alors ? Papaye Colombo ou papaye Solo ??

Le papayer a aussi des usages médicinaux. Par exemple, ses graines – au goût épicé – sont utilisées comme vermifuge. Même les feuilles, les fleurs, le latex ou encore les racines sont utilisés pour leurs divers bienfaits en Asie, dans les Antilles ou en Amérique du sud.

papaye intérieur

Graines à l’intérieur d’une papaye

 

Et pour finir – comme à chaque fois que je présente un produit « péi » ou un fruit – deux petites recettes :

Achards de papaye verte

achards de papaye verte

Ingrédients :
* 1 kilo de papaye verte
* 3 oignons moyens
*1 cuillère à café de gingembre en poudre
* piment(s) ou gros piment(s) (facultatif)
* 1 cuillère à café de curcuma
* sel
* poivre

Préparation :
– Eplucher la papaye, enlever les pépins et râper la chair de la papaye. Réserver.
– Dans un peu d’huile chaude, faire fondre les oignons. Ne pas les faire dorer.
– Rajouter le gingembre, le poivre, le sel, le ou les piments (mettre la quantité qui vous convient) et le curcuma. Bien mélanger.
– Rajouter la papaye râpée.
– Laisser cuire 5 minutes à feu moyen. La papaye doit rester croquante.

* Les achards se mangent toujours bien pimentés. Mais pour ceux qui n’aiment pas ou qui ne supportent pas le piment, il est possible de mettre des gros piments, plus doux et plus parfumés.

Gâteau (sans beurre) à la papaye

gâteau papaye

Ingrédients :
* 4 oeufs
* 60 gr de farine
* 60 gr de fécule de maïs
* 350 gr de papaye
* 250 gr de sucre de canne
* 1/3 de sachet de levure
* 2 gousses de vanille Bourbon
* 5 ml de rhum vieux
* 1 sachet de sucre vanillé ou un peu de sucre de coco

Préparation :
– préchauffer le four à 160 ° (thermostat 5 / 6)
– Séparer les jaunes et les blancs des oeufs. Mettre les blancs au frais durant la préparation de la pâte.
– Couper les gousses de vanille en deux et gratter l’intérieur pour récupérer la pulpe.  Réserver.
– Couper la chair de la papaye en morceaux. Réserver.
– Dans un saladier, mélanger vigoureusement les jaunes d’oeufs et le sucre.
– Ajouter la farine, la fécule, la levure, la pulpe de vanille et le rhum. Bien mélanger.
– Dans un autre saladier, monter les blancs d’oeufs en neige (pour qu’ils soient fermes, ils doivent être froids) avec une pincée de sel.
– Incorporer les blancs à la pâte délicatement et sans les casser.
– Rajouter les morceaux de papaye et mélanger délicatement.
– Chemiser un moule et y verser la préparation.
– Saupoudrer de sucre vanille ou de sucre de coco.
– Mettre au four pendant 1 heure.
– Laisser refroidir avant de démouler délicatement.

part gâteau papaye

Une petite tranche ? En tout cas, ce gâteau n’a pas fait long feu ! Il a été dévoré par tout ceux qui y ont goûté !

BON APPETIT !!!

Le coco dans tous ses états

Quand on pense à « cocotier », on imagine tout de suite une grande plage de sable doré, sur une île tropicale et paradisiaque. Ah, se prélasser dans un hamac tendu entre deux cocotiers et se désaltérer en buvant l’eau fraiche d’un coco, après y avoir planté une paille et un petit parasol de papier. Idyllique, non ? Pour beaucoup de personnes, le cocotier est synonyme d’île tropicale, de farniente, de vacances. Mais les cocotiers n’ont pas pour seule utilité de servir de support aux hamacs des touristes.
Petit tour d’horizon des trésors cachés du cocotier et du coco.

Le coco à la Réunion

La Réunion n’est pas une île à coco. Il est peu produit et peu utilisé. A part pour en manger la chair ou en boire son eau, le coco n’est pas ancré dans la culture réunionnaise.
Pourtant cette plante a de nombreux usages et d’innombrables vertus.
A la Réunion, seule la communauté tamoule (les « malbars ») utilise le coco lors des services religieux hindous. Pour les pratiquants, le coco doit être brisé avec un maximum de trois coups de sabre et l’eau contenue dans la noix de coco est considérée comme sacrée et bénite.
Du fait de cette utilisation par un faible pourcentage de la population locale, la noix de coco est vendue plus chère sur les marchés de la Réunion que sur ceux d’Europe. En effet, comme il y a peu de demandes, il n’existe pas de plantations de cocotiers sur l’île, ce qui explique le prix élevé du fruit.
De plus, le cocotier n’est pas une plante endémique de l’île. Contrairement à ce qu’il s’est passé sur d’autres îles, les cocos ne seraient pas arrivés à la Réunion, portés par les courants marins, mais auraient été introduits par un hollandais, qui en 1650 visitait les îles et qui en aurait laissé à Saint-Paul.

Si dans le monde il existe 1200 variétés de cocotiers, l’île de la Réunion n’en compte actuellement que 120.

Le cocotier, est-ce un arbre ?

Le cocotier fait partie de la famille des Arecaceae dont font partie les palmiers. Comme tous les palmiers, le cocotier est composé d’un tronc – le stipe – et de feuilles, qui contrairement à celles des arbres, ne sont pas rattachées au tronc par des branches. Les feuilles, palmées ou pennées, forment un houppier qui surmonte le stipe. Le cocotier, bien qu’il en ait l’aspect, n’est pas un arbre, mais une plante.
Le cocotier donne des fruits tout au long de l’année, indépendamment de la saison.

Anatomie du cocotier

source : Wikipédia

arb_plante_013 cocotierLe stipe, contrairement au tronc des arbres, n’est pas composé de bois, mais de fibres. Les marques que l’on voit sur le stipe correspondent à l’emplacement d’une ancienne palme. Chaque mois, une palme tombe. Pour connaître l’âge d’un cocotier, il suffit de compter le nombre de marques, sachant que douze marques correspondent à une année. Une fois, le nombre d’années trouvées, il faut rajouter deux ans supplémentaires, qui coïncident à la « tendre enfance » de notre cocotier.

marques sur stipe

Stipe avec marques des anciennes feuilles

arb_plante_013 cocotierChaque palme supporte au-dessus d’elle une grappe de 8 à 10 cocos. Le cocotier donne une nouvelle grappe chaque mois. Un coco est mûr lorsqu’il devient marron. Il se détache et tombe de l’arbre avant de sécher. Il lui faut quatorze mois pour murir.

grappes de cocos mûrs et de cocos verts

Si on entend de l’eau, lorsque l’on secoue le coco, cela signifie que la graine va germer.

arb_plante_013 cocotierLe système racinaire du cocotier a une forme de pyramide inversée. Il est composé d’une racine principale qui descend à près de quatre mètres de profondeur et d’un plateau de racines horizontales qui atteignent la même longueur que les palmes (jusqu’à 6 mètres).
On dit du cocotier qu’il est indéracinable, car lors d’un cyclone, le cocotier peut se casser, mais ses racines resteront bien ancrées dans le sol. Les « gramounes » réunionnais (les anciens) enlèvent la « peau » des racines, en prélèvent le blanc qu’ils mettent dans un litre d’eau. Cette boisson rafraichissante a pour vertu de drainer les toxines.

arb_plante_013 cocotierAprès fécondation par les abeilles, la fleur femelle devient un coco, alors que les fleurs mâles tombent.

Inflorescence
source : wikipédia

Le coco, c’est quoi ?

En Sanskrit, la noix de coco est appelée « Kalpa vriksna », ce qui signifie « l’arbre qui procure tout ce qui est nécessaire ».

Le coco est composé d’une grosse épaisseur de bourre qui entoure un noyau.

La bourre de coco...

La bourre de coco…

Le coco est à la fois un fruit et une graine. Ce n’est pas une noix, mais une drupe, c’est-à-dire un fruit qui contient un noyau (comme la mangue, par exemple). Le fruit de la drupe du cocotier n’est pas comestible, on ne mange en fait que l’intérieur du noyau.

Une fois le coco débarrassé de sa bourre, on voit apparaître trois ronds (dont un blanc) rappelant étrangement la tête d’un singe.

Deux yeux et une bouche.

Deux yeux et une bouche.

Ces marques sont en fait les trous de germination par lesquels sortira le petit cocotier.
En voyant ces marques – qui leur rappelaient le visage effrayant de leur croquemitaine – des navigateurs portugais auraient donné au fruit du cocotier, le nom de « coco » (étymologiquement : crâne), du nom de leur croquemitaine. Une autre histoire rapporte que le navigateur hollandais aurait donné à ce fruit le nom de « coco », car il lui rappelait la tête d’un singe.
A la Réunion la communauté hindoue n’achète les noix de coco que si un petit plumeau de bourre a été laissé, cachant ainsi ce visage de singe qui risque d’offenser les divinités.
En enlevant le petit rond blanc (germe), il est possible d’y glisser une paille pour y boire l’eau de coco ou de laisser le coco se vider dans une carafe.

eau de coco

Lorsque le coco est vert, il est très lourd car il peut contenir jusqu’à un litre d’une eau légèrement sucrée. Sa noix (la chair blanche que l’on consomme) est alors très fine et tendre. C’est l’eau de coco qui, au fil des mois, se transformera en noix.

L’eau de coco est une eau stérile aux multiples vertus : rafraichissante, énergisante, coupe-faim, isotonique et très hydratante (elle hydrate trois fois plus que l’eau du robinet). Seul inconvénient, elle ne se conserve que vingt-quatre heures une fois extraite du coco. L’eau de coco est bonne à boire lorsque le coco est jeune et que la noix à l’intérieur est fine. Lorsque le coco est à maturité (c’est-à-dire marron), il possède une noix épaisse et dure. Le peu d’eau qu’il reste n’est plus bonne à boire, car elle s’est légèrement gazéifiée. Mais c’est avec ce coco mûr que l’on obtiendra le lait de coco.

coco ouvert

La noix de coco est composée de 43% d’huile. A Mayotte ou à Madagascar, cette noix est mise à sécher au soleil afin qu’elle se décolle rapidement. Une fois râpée et pressée on obtient de l’huile de coprah dont l’odeur n’est pas très agréable (odeur de rance). Elle peut aussi être extraite avec un solvant et raffinée chimiquement. Cette huile de coprah est vendue bon marché et ne peut en aucun cas être bio.
En Australie, le procédé est différent (c’est aussi celui appliqué par le propriétaire de la maison du coco. La noix fraîche est d’abord râpée, puis séchée rapidement à température minimale avant d’être pressée pour en extraire de l’huile vierge délicatement parfumée. Ce procédé – sans produits chimiques – est entièrement réalisé de façon artisanale. Il en résulte un produit de meilleure qualité, mais plus cher.

Le cocotier, le coco et leurs produits dérivés

arb_plante_013 cocotier Balai ? Vouve ? Armature de cerf volant ? Et oui, on peut faire tout cela avec la « paille coco »

De nombreux objets peuvent être fabriqués avec le coco : bol, mortier, tirelire, cendrier, objets décoratifs, porte monnaie…

arb_plante_013 cocotier Le stipe peut-être utilisé pour fabriquer des maisons. Pour cela, il faut préalablement le faire tremper trois jours dans la mer (qui apporte au stipe des propriétés fongicides et insecticides) puis le faire sécher autant de jours au soleil. Le stipe devient alors imputrescible.
Lorsque le stipe est creux, on peut alors en faire des djembés ou des pilons.

tronc

arb_plante_013 cocotier Les palmes, qui peuvent atteindre 6 mètres, servent de couverture aux maisons et sont aussi utilisées pour le tressage d’objets (chapeaux, paniers…).

Palmes

Palmes

La bourre de coco est utilisée comme pot pour les plantes, car en agissant comme une éponge, elle retient l’eau, ce qui permet à la plante d’être hydratée pendant près de trois semaines. Elle est aussi utilisée comme substrat pour les plantes.
Dans l’île soeur (île Maurice) la bourre de coco est utilisée pour les oreillers, les matelas ou les poupées.
La bourre, roulée entre les mains, devient une corde solide.
La bourre de coco  est aussi utilisée comme gant de crin, filtre pour purifier l’eau, isolant phonique (on la glisse dans les cloisons des maisons) ou encore comme isolant thermique (glacière).

arb_plante_013 cocotier la fibre sert à fabriquer des vêtements.

fibre
L’eau de coco étant stérile et ayant les mêmes composés que le plasma sanguin, elle a été utilisée en intraveineuse d’urgence lors des guerres du Pacifique de 1941 à 1945.
L’eau de coco peut-être utilisée comme base pour les smoothies, remplaçant ainsi l’eau ou le lait végétal.
L’eau de coco fraîche (pas celle vendue en bouteille ou en brique) aurait une action bénéfique sur la digestion, si elle est bue régulièrement.
Energissante, hydratante et contenant du magnésium, du potassium et du calcium, elle se substituerait aux boissons énergétiques du commerce, lors d’une pratique sportive intense, car elle préviendrait les crampes musculaires.

coco de l'eau à boire

arb_plante_013 cocotierLe lait de coco est obtenu par pressage de la noix de coco râpée d’un coco mature.
Le lait de coco peut bien sûr être utilisé dans les recettes sucrées, mais , comme en Asie, en Afrique ou aux Antilles par exemple, on s’en sert pour cuisiner des plats alliant le sucré et le salé et adoucir les nombreuses épices qui parfument ces plats.
On peut en rajouter dans une sauce ou une soupe (à la place de la crème fraîche), en fin de cuisson, pour apporter une petite touche d’exotisme. Le lait de coco s’accommode avec les viandes, volailles, poissons, crustacés, fruits de mer et légumes

pressage de la pulpe

L’huile de coco vierge est utilisée depuis des millénaires dans les pays où poussent des cocotiers, comme en Inde où les Indiennes arborent une longue chevelure abondante et luisante. Les nombreuses vertus de cette huile sont connues des femmes qui l’utilisent pour rendre leur peau plus douce et leurs cheveux plus soyeux et brillants. Très riche en acides gras essentiels et très rapidement absorbée par la peau, elle a une action relipidante, réparatrice, hydratante, antioxydante et assouplissante. Elle est l’huile idéale pour les peaux et les cheveux secs. Autre bénéfice esthétique, l’huile de coco freine la chute et le blanchiment des cheveux et agit contre les pellicules.  Elle est aussi utilisée pour atténuer les rides ainsi que les taches brunes et les vergetures.


Elle aurait aussi de nombreuses propriétés autre qu’esthétiques : antifongique, antivirale et antibactérienne. Elle tue les poux par asphyxie, soigne l’eczéma, le psoriasis, les champignons des ongles, les érythèmes fessiers des bébés. Elle calme les irritations, apaise les rougeurs, atténue les cicatrices et soulage les peaux échauffées par le soleil.
Cette huile vierge, comestible, contient de 50 % d’acide laurique (que l’on retrouve dans le lait maternel) qui immuniserait contre les virus et les bactéries, qui aurait un effet sur les maladies dégénératives, les maladies cardiaques et les cancers. Les acides gras saturés de l’huile de coco vierge aideraient à abaisser le taux de mauvais cholestérol et augmenterait le taux de bon cholestérol dans le sang.
De plus, cette huile ne serait pas stockée par notre foie – qui l’utiliserait comme source d’énergie pour notre cerveau et nos muscles. Notre organisme ne la stockerait donc pas sous forme de graisse. Mais attention, ce n’est pas une raison pour en abuser, car l’huile de coco, reste… de l’huile !

Cette huile entre aussi dans la composition des savons, car elle a une action saponique (fait mousser).

Comment utiliser l’huile de coco vierge biologique en cosmétique ?
* Pour hydrater les cheveux secs ou crépus:
Réchauffer 3 à 5 cuillères (selon la longueur de vos cheveux) d’huile de coco vierge et la répartir sur le cuir chevelu et l’ensemble de la chevelure (sèche), mèche par mèche, des racines aux pointes. Bien masser. Envelopper les cheveux dans une serviette chaude ou un bonnet de bain et faire poser au minimum deux heures. Laver les cheveux deux à trois fois, jusqu’à ce qu’ils ne soient plus huileux. Sécher ou laisser sécher.
* Pour hydrater la peau sèche :
– Sur un visage propre et sec, appliquer une toute petite quantité d’huile de coco vierge, autour des yeux et sur les paupières afin d’atténuer rides et cernes (attention de ne pas en mettre dans les yeux).
– Sur les parties sèches du visage ou sur les rides du front ou du contour de la bouche, appliquer une toute petite quantité d’huile de coco vierge. (Ne pas huiler tout le visage avec l’huile de coco, car elle pourrait boucher les pores de la peau et favoriserait l’apparition de boutons. Privilégier les petites zones qui ont besoin de l’action bénéfique de cette huile. Les personnes à peau grasse ou à tendance acnéique doivent éviter d’utiliser l’huile de coco… ou tout autre huile d’ailleurs !)
– L’huile de coco vierge, sur les lèvres gercées, réhydrate et adoucit cette peau très fine.
– L’huile de coco vierge peut-être appliquée sur le corps tout entier, juste après la sortie de la douche, lorsque la peau est chaude et souple. Masser jusqu’à ce que l’huile ait fondu et attendre une quinzaine de minutes que la peau ait absorbée l’huile (attention de ne pas tacher les vêtements durant cette attente).
– L’huile de coco vierge peut-être utilisée pour un soin dans le bain. Il suffit de verser un verre d’huile de coco vierge dans un bain d’eau chaude et de remuer jusqu’à ce que l’huile se soit mélangée de façon homogène. A renouveler une à deux fois par semaine pour avoir une peau moins sèche.
* Pour des dents blanches :
– Après s’être lavé les dents, utiliser de l’huile de coco vierge en gargarisme, une fois par jour, durant… vingt minutes (oui, je sais, c’est long…)

huile de coco

Autre bénéfice de cette huile de coco vierge, elle reste stable même à 200° c et ne brûle qu’à très haute température. Elle est idéale pour la cuisine, car elle ne produit pas de dérivés chimiques toxiques. En-dessous de 26°, l’huile de coco vierge se fige. Elle peut être utilisée en pâtisserie en remplacement (total ou partiel) du beurre ou de l’huile. Au petit déjeuner, elle peut se substituer au beurre sur les tartines.

arb_plante_013 cocotierLa sève du cocotier est récoltée en coupant le bout de l’inflorescence. Chaque jour, ce sont ainsi cinq litres de sève qui peuvent être prélevés sur un cocotier.

obtenir la sève

Après avoir été chauffée – pour la débarrasser de son eau – elle devient de la mélasse de coco, sombre, épaisse et légèrement sucrée à l’indice glycémique très bas (contient 3% de sucre). Cette mélasse (qui peut rappeler le sirop d’érable par son mode de récolte et de transformation) est utilisée pour parfumer et sucrer les crêpes ou les yaourts, pour napper les gâteaux, les crèmes ou les glaces.

mélasse de coco

 

Le sucre de coco est obtenu par chauffage de la mélasse, afin de l’épaissir. On obtient alors un caramel dur qu’il faut écraser pour avoir le sucre. Le sucre de coco, véritable caviar du sucre car cher, a un indice glycémique bas (IG de 24,5 contre IG 70 pour le sucre de canne). C’est donc le sucre idéal pour les diabétiques. De plus 1 hectare de cocotiers produit trois fois plus de sucre qu’un hectare de cannes !
En cuisine, on le remplacera en quantité légèrement diminuée, car son pouvoir sucrant est plus élevé que les autres sucres.

sucre de coco
arb_plante_013 cocotierLa farine de coco est produite à partir de la chair de la noix de coco, qui est extraite, séchée, puis dégraissée et enfin broyée. Sans gluten, elle peut remplacer la farine de blé dans les pâtisseries à condition d’en mettre 1/4 de moins que la farine de blé. Ainsi, si dans une recette il faut mettre 100 gr de farine de blé, on ne mettra que 75 gr de farine de coco. Mais comme cette farine ne lève pas et n’a pas d’élasticité, mieux vaut remplacer une petite quantité de la farine habituelle par la farine de coco plutôt que d’entièrement la substituer.
Elle est très riche en fibres (45 à 60%), en protéines (20%), en acides aminés essentiels (elle en contient 8), pauvre en sucres rapides (contrairement aux autres farines qui contiennent plus d’amidon), sans cholestérol (elle a été dégraissée) et a un indice glycémique très bas (IG de 35).

Comme elle est faite à partir de noix de coco, le goût de noix de coco dans la farine reste présent mais discret.

farine de coco

Si on ne peut pas fabriquer de rhum avec le coco, on peut, en revanche faire du saké de coco.

produits du coco

D’autres produits sont encore fabriqués à partir du cocotier et de son fruit.

arb_plante_013 cocotierComme tous les palmiers, le cocotier possède un coeur (ou chou) qui peut être mangé.

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Et maintenant que vous savez tout sur le cocotier et le coco, je vous propose, pour finir, quelques recettes pour un repas tout en coco et tout en douceur.

Virgin Piña Colada

virgin pina colada

Ingrédients

– Lait de coco
– Ananas Victoria (à défaut du jus d’ananas de bonne qualité)
– Des glaçons

Préparation (pour 1 verre)
* Eplucher l’ananas, le couper en petits morceaux et les passer au blender (ajouter un tout petit peu d’eau, mais ce n’est pas du tout obligatoire).
* Passer l’ananas mixé dans une passoire fine afin d’en récupérer le jus, en s’aidant d’une cuillère pour presser la pulpe. (oui, je sais, la préparation est un peu longue, mais c’est tellement meilleur que le jus du commerce !)
* Dans un shaker, mettre trois à quatre glaçons, 60 ml de lait de coco et 40 ml de jus d’ananas et secouer vigoureusement.
* Verser dans un grand verre.
* Décorer le verre avec une tranche d’ananas et servir avec une paille.

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Conseil
* Pour que le cocktail soit vraiment frais et rafraîchissant, mettre le lait de coco et l’ananas au réfrigérateur une heure avant la préparation.

Poulet au coco

assiette poulet au coco

Ingrédients

– 1 poulet de 1,5 kg environ
– 1 boîte de lait de coco de 400 ml
– coco râpé
– 2 tomates
– 2 oignons
– 1 citron
– 1 morceau de gingembre (ou 1 cuillère à café de gingembre en poudre)
– 1 cuillère à café de cumin en poudre
– 1 cuillère à café et demi de curcuma (safran « péi »)
– huile
– poivre
– sel

Préparation
* Couper le poulet en plusieurs morceaux (ou le faire couper par un boucher ou l’acheter déjà découpé)
* Emincer les oignons et couper les tomates en petits dés. Réserver.
* Piler le gingembre avec le sel et le poivre. Réserver.
* Presser le citron. Réserver.
* Dans une marmite, faire chauffer l’huile.
* Faire dorer les morceaux de poulet.
* Ajouter les oignons et les faire roussir.
* Incorporer les épices pilées, le cumin, le curcuma, le jus de citron et les tomates. Bien mélanger.
* Faire cuire durant 5 minutes en remuant régulièrement.
* Rajouter le lait de coco et le coco râpé (selon les goûts), couvrir et laisser mijoter, à feu moyen, pendant 40 minutes.
* Servir avec du riz blanc.poulet au coco

Remarque
* Il existe de nombreuses versions de cette recette dont Mayotte et Madagascar se revendiquent la paternité. Dans certaines versions, le poulet est mis à mijoter dans de l’eau, avant introduction des autres ingrédients, sans être doré auparavant. Personnellement, je préfère la version que je vous propose, car plus parfumée et plus goûteuse.
* Il est important de baisser le feu après incorporation du lait de coco et de ne surtout pas l’augmenter. En effet, si le lait de coco se met à bouillir, il se sépare en deux éléments distincts, dont une grande quantité d’huile. Il peut alors tourner et gâcher la recette.

Gâteau moelleux au coco

gâteau moelleux au coco

Ingrédients

– 170 gr de sucre roux
– 2 oeufs
– 1 yaourt nature (125 gr)
– 150 gr de farine
– 1 sachet de levure
– 10 cl d’huile de coco ( à défaut, mettre de l’huile d’olive ou de tournesol)
– 100 gr de copeaux de coco
– 20 ml de rhum vieux (facultatif)
– 1 gousse de vanille Bourbon

Préparation
* Préchauffer le four à 180°c.
* Dans un saladier fouetter les oeufs et le sucre pour obtenir un mélange mousseux.
* Rajouter le yaourt, la farine et la levure. Bien mélanger.
* Versez l’huile progressivement en mélangeant jusqu’à obtenir une pâte lisse et sans grumeaux.
* Couper la gousse de vanille en deux et racler pour récupérer la pulpe.
* Dans le saladier, rajouter les copeaux de coco, la pulpe de vanille et le rhum. Bien mélanger.
* Chemiser un moule et y verser la préparation.
* Faire cuire pendant 45 minutes.
* Laisser bien refroidir avant de couper.

tranche gâteau moelleux au coco

Variante pour les plus gourmands :
– Incorporer au mélange 50 gr de pépites de chocolat au moment où l’on rajoute les copeaux de coco.

Bonbons coco

Ces petites confiseries sont très appréciées des enfants. Dans le commerce on peut trouver des bonbons coco colorés et parfumés avec des sirops.

bonbons coco

Ingrédients

– 250 g de noix de coco râpée
– 500 gr de sucre roux
– 300 ml de lait
– 1 gousse de vanille Bourbon

Préparation

* Fendre la gousse en deux et racler la pulpe.
* Mélanger dans une grande casserole la noix de coco râpée, le sucre, la pulpe de vanille et le lait.
* Chauffer à feu doux le mélange, tout en tournant.
* Continuer la cuisson en tournant sans arrêt, jusqu’à ce que le mélange se détache de la casserole.
* Retirer du feu et former, rapidement, avec deux grosses cuillères, des tas sur une feuille de papier sulfurisé.
* Laisser refroidir.

Variantes :
Pour varier le parfum et le goût des bonbons coco, il suffit de remplacer la vanille par du sirop (grenadine, menthe…), du chocolat en poudre, du café…

Conseil
* Le mélange est prêt à être mis en petits tas lorsqu’il devient moelleux. Trop liquide, la pâte s’étalerait et trop asséchée, elle deviendrait impossible à modeler.

Tarte au coco

tarte au coco

Ingrédients

Pour la pâte brisée :
– 200 gr de farine
– 1 cuillère à soupe de sucre roux
– 100 gr de beurre ramolli
– 20 à 25 ml d’eau
– 1 pincée de sel

Pour la garniture :
– 125 gr de noix de coco râpée
– 100 gr d’huile de coco (à défaut une autre huile ou du beurre fondu)
– 80 gr de sucre roux
– 2 oeufs
– 150 ml de lait de coco
– 2 cuillères à soupe de rhum vieux ou ambré
– 1 gousse de vanille Bourbon

Pour la déco :
– 50 gr de noix de coco râpée

Déroulement

Préparation de la pâte brisée :
* Mélanger la farine, le beurre ramolli coupé en petits morceaux, le sucre et le sel.
* Rajouter progressivement l’eau, tout en mélangeant, afin d’obtenir une boule qui se détache des parois du saladier et qui ne colle pas aux doigts.
* Laisser reposer 1 heure.

* Préchauffer le four à 180°c.
* Etaler la pâte sur un papier sulfurisé et déposer dans le moule.
* Bien remonter les bords en les pinçant et piquer le fond avec une fourchette.
* Déposer un morceau de papier sulfurisé sur la pâte et recouvrir de haricots secs.
* Faire cuire 15 minutes.
* Enlever les haricots et le papier sulfurisé.
* Laisser refroidir pendant la préparation de la garniture.

Préparation de la garniture :
* Préchauffer le four à 180°c.
* Dans un saladier, mélanger la noix de coco râpée, le sucre, le lait de coco et le rhum.
* Couper la vanille en deux et racler pour récupérer la pulpe.
* Séparer les jaunes et les blancs d’oeufs.
* Dans le saladier, rajouter la pulpe de vanille, les deux jaunes d’oeufs et l’huile de coco. Bien mélanger.
* Dans un autre saladier, monter les blancs en neige. Ils doivent être fermes.
* Incorporer délicatement les blancs en neige à la préparation.
* Verser sur la pâte cuite et refroidie.
* Faire cuire pendant 25 minutes.
* A la sortie du four, saupoudrer de noix de coco râpée pour décorer.
* Laisser refroidir la tarte, à température ambiante, puis la mettre au frigo pendant une petite heure, elle n’en sera que meilleure.

part de tarte au coco

BON APPETIT !!!

 

arb_plante_013 cocotier

Les photos ont été réalisées lors de l’atelier suivi à la maison du coco.

Pour avoir la banane !

Après une petite promenade, la semaine dernière à Bananaland, je vous propose aujourd’hui de découvrir la banane.
Ah, la banane… En voila un fruit bien pratique ! A croire qu’il a été conçu pour être transporté avec soi. N’est-il pas idéal lors des randonnées ? Déjà « emballé » et très facile à éplucher (pas besoin de couteau ou d’économe), il redonne de l’énergie au randonneur fatigué et apaise les petits creux de l’après-midi.

Le bananier et compagnie… que de monde !

Les bananiers appartiennent à l’ordre des zingiberales, dont font aussi partie le gingembre, la cardamome et le curcuma.
Des plantes ornementales tropicales font aussi partie de cet ordre : les héliconias, les strélitzias, les alpinias, les ravenales ou encore les roses de porcelaine.
Les bananiers appartiennent à la famille des musaceae.

Les bananiers vivent dans les pays tropicaux, et apprécient les climats chauds et humides.

Le bananier est-ce un arbre ?

Un tronc, des feuilles, des fruits… Le bananier a, à première vue, tout d’un arbre. Oui, mais, voilà… le bananier n’est pas un arbre mais une herbe géante.
Cela ne saute pas aux yeux, et pourtant, c’est ainsi !

Anatomie du bananier

  • Le bulbe

La partie semi-souterraine du bananier, le bulbe, est l’organe principal de la plante. Le bulbe produit les racines, les rejets, génère les feuilles et la fleur qui donnera les bananes.

  • Les feuilles

Lorsque les feuilles vieillissent, les limbes (placés de chaque côté de la nervure centrale) se déchirent.

Jeunes et vieilles feuilles

Jeune feuille de bananier. Les limbes ne sont pas déchirés.

  • Le pseudo-tronc

Les parties basses des feuilles s’enroulent les unes autour des autres et forment le pseudo-tronc. Celui-ci, bien que ressemblant au tronc des arbres, ne contient pas de bois.
Le bananier est composé essentiellement d’eau. Lorsqu’on le coupe, il faut faire attention a la sève qui s’écoule. Celle-ci tache définitivement les vêtements.

Coupe du pseudo-tronc

Jeune feuille enroulée

Gaines foliaires

  • L’inflorescence

Le bananier atteint sa taille adulte au bout de six à sept mois. C’est à ce moment qu’apparait l’inflorescence. Le bananier a alors produit vingt-cinq à trente feuilles. Certaines variétés de bananiers peuvent atteindre 15 mètres de haut.

petites bananes dans la fleur

inflorescence et jeunes bananes

  • La tige florale

Sous le poids du bourgeon, la tige florale (ou hampe) se recourbe vers le bas. Les fleurs femelles deviendront des bananes, prêtes à être récoltées, au bout de deux mois. Les régimes peuvent se composer de 50 à 200 bananes. Dans le bourgeon terminal (appelé « baba figue » à la Réunion) se trouvent les fleurs mâles.

Régime prêt à être récolté

Hampe florale, bananes et bourgeon terminal

Bourgeon terminal (baba figue)

  • Le fruit

Les bananes sont cueillies vertes et le bananier est alors coupé afin de favoriser la pousse du rejet. En effet, après avoir fructifiée, la partie aérienne meurt. Chaque tige ne produit qu’un seul régime. Pour avoir dans son jardin un bananier, il faut détacher un rejet de la plante mère. Rien ne sert de faire germer les minuscules graines que l’on peut parfois voir dans les bananes !

Rejet

Il existe plus de 1000 variétés de bananiers et toutes les bananes ne sont pas jaunes et courbes. Certaines sont rouges, carrées, petites, vertes, droites, argentées, tigrées, énormes, avec des graines, sans graines, courtes…

Tout est bon dans le bananier

A la Réunion, le bourgeon de bananier est mangée en carry : le carry baba figue (attention, il faut savoir le préparer, car l’ensemble de la fleur ne se consomme pas).
Toujours à la Réunion, traditionnellement, la communauté tamoule, utilise les jeunes feuilles de bananier en guise d’assiettes pour servir le cabri massalé.
En Asie tropicale et dans les îles du Pacifique, les jeunes feuilles servent aussi de couverture pour les habitations, de parapluie, à emballer la nourriture pour la cuisson, le transport ou la conservation.
En Afrique, les bananes sont mises à fermenter afin d’être transformées en bière de banane.
Aux Philippines, une variété de bananier est cultivée pour ses fibres, avec lesquelles sont fabriquées des cordes (le chanvre de Manille). En Egypte, ces fibres sont utilisées pour fabriquer du papier imitant l’aspect du papyrus.

Petite histoire de la banane et du bananier

Si aujourd’hui les bananiers sont cultivés dans toutes les régions tropicales du globe, ils auraient pour origine une zone allant de l’Inde aux îles mélanésiennes du Pacifique, l’Indonésie et la nouvelle Guinée. Ces bananiers sauvages produisaient de petits fruits qui n’étaient pas comestibles car remplis de graines. Après une longue évolution, les graines seront remplacées par de la pulpe.
Les marins Indonésiens auraient introduits le bananier à Madagascar vers 500 après J-C, avant d’atteindre la côte d’Afrique de l’Est, via le canal du Mozambique. Cultivé par les populations locales, le bananier s’étend jusqu’à la côte Ouest du continent africain. Lorsqu’au XVème siècle, les navigateurs portugais le découvrent dans le Golfe de Guinée, ils l’emmènent dans les îles Canaries. Au début du XVIème siècle, les conquistadors Espagnols introduisent des plants à Saint-Domingue. Le bananier a traversé l’Atlantique !

La banane dans le monde, en quelques chiffres

Chaque année, ce sont 50 millions tonnes de bananes dessert qui sont produites dans le monde et autant de bananes à cuire.
Chaque année ce sont 20 millions de tonnes de bananes dessert qui sont acheminées par bateau, des zones de production vers les principales zones de consommation : Europe, Etats-Unis, Japon.
L’Amérique latine produit 80% des exportations mondiales de bananes.
Un habitant de l’Afrique de l’Est consomme 250 kg de banane Plantain par an, alors que sur la même période, un français mangera 10 kg de banane dessert.
Quatrième culture vivrière après le riz, le blé et le maïs, la banane est une ressource alimentaire vitale pour plus de 400 millions d’habitants des pays tropicaux.
Produite sans interruption toute l’année et à haute valeur nutritionnelle, la banane est un aliment vital dans de nombreuses pays défavorisés.

Culture de la banane

Le chemin est long du bananier à notre corbeille de fruits. Les bananes sont récoltées encore vertes, deux mois après l’apparition du bourgeon floral, lorsque ses arêtes s’arrondissent. Et cette récolte se fait encore de nos jours, à la main. Le régime tout entier est séparé du bananier et le pseudo-tronc est coupé.
Pour avoir un murissage optimal des fruits, et donc plus de goût, les régimes, une fois coupés, sont placés dans un endroit couvert et à température ambiante (la penderie). Ainsi protégées des oiseaux et des insectes, les bananes vont murir tout en s’enrichissant en sucre, en vitamines et en potassium.
Chaque main sera prélevée, lavée et découpée en groupe de trois à neuf bananes.

Régime banane

Il existe trois grands types de bananes alimentaires : les bananes dessert (au goût doux et sucré), les bananes à cuire (comme les bananes Plantain, qui doivent être cuites pour être consommées) et les bananes à bière. Contrairement à ce que l’on entend souvent, la banane crue ne fait pas grossir. Riche en vitamines A, B, C, en potassium, en phosphore, en magnésium et en calcium, la banane est nutritive, énergétique et facile à digérer. Une banane mûre et crue se compose de près de 75% d’eau, de 23% de sucre et de moins 1% de lipide.
La banane peut être consommée sans problème par les personnes souffrant de surpoids, d’insuffisance rénale, d’arthrite, de goutte, de maladie coronarienne, de tension artérielle, d’ulcère ou encore de gastro. Transformée en compote, elle est idéale pour les bébés de plus de trois mois car riche en vitamines, en minéraux et très digeste.

La banane à la Réunion

Les Réunionnais raffolent des « bananes figues » appelées aussi « bananes mignonnes ». Petites et sucrées, ces bananes sont très goûteuses et parfumées. On les mange crues, en guise d’en-cas, ou cuites : bananes flambées, gâteau banane, beignets bananes, confiture de bananes…
Cette variété de banane n’est pas la seule produite dans l’île. On trouve aussi des bananes Plantain, des bananes carrées (pour faire des chips de bananes vertes), des bananes roses, des bananes blanches ou encore des bananes Valérie.
Les bananes se vendent en « main » sur les étals des marchés forains. Une main est composée de cinq ou six bananes, parfois plus, selon la variété. On en trouve toute l’année.

Les ennemis du bananier

A la Réunion, les bananiers ne sont pas épargnés :
– Les forts vents des cyclones brisent les tiges.
– La femelle du charançon noir pond ses oeufs dans le bulbe. En y creusant leurs galeries, les larves entraînent le dépérissement de la plante.
– Les nématodes (des vers microscopiques) s’attaquent aux racines entraînant la réduction du régime.
– Les thrips (de petits insectes) piquent les fruits, rendant impossible leur commercialisation.

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Quelques expressions françaises autour de la banane :

* Avoir la banane : être de bonne humeur, joyeux, être en forme (La même expression existe avec d’autres fruits : avoir la pêche ou avoir la patate).
* Glisser une peau de banane : utiliser des procédés déloyaux pour faire échouer quelqu’un.
* Se faire bananer : se faire escroquer .
* Quelle banane ! : quel idiot !
* Etre coiffé en banane : être coiffé comme un vieux rockeur.

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Et comme d’habitude, je vous propose quelques recettes avec le produit star de cet article. Vous pouvez en trouver d’autres dans l’article sur Bananaland, sans oublier la recette du gâteau banane.

Tarte gourmande à la banane

tarte gourmande à la banane

L’alliance de la banane, du coco, de la vanille et du rhum… Une recette, au goût des îles, qui ravira les petits et les grands gourmands.

Ingrédients

Pour la pâte brisée :
– 200 gr de farine
– 1 cuillère à soupe de sucre roux
– 100 gr de beurre ramolli
– 20 à 25 ml d’eau
– 1 pincée de sel

Pour la garniture :
– 6 bananes moyennes
– 25 cl de lait
– 200 gr de sucre roux
– 2 oeufs
– 50 gr de noix de coco râpée
– 20 ml de rhum vieux
– 2 gousses de vanille Bourbon

Déroulement

Préparation de la pâte brisée :
* Mélanger la farine, le beurre ramolli coupé en petits morceaux, le sucre et le sel.
* Rajouter progressivement l’eau, tout en mélangeant, afin d’obtenir une boule.
* Laisser reposer 1 heure.

* Préchauffer le four à 180°c.
* Etaler la pâte sur un papier sulfurisé et déposer dans le moule.
* Bien remonter les bords en les pinçant et piquer le fond avec une fourchette.
* Déposer un morceau de papier sulfurisé sur la pâte et recouvrir de haricots secs.
* Faire cuire 15 minutes.
* Enlever les haricots et le papier sulfurisé.
* Laisser refroidir pendant la préparation de la garniture.

Préparation de la garniture :
* Préchauffer le four à 200°c.
* Fendre et racler les gousses de vanille pour récupérer la pulpe. Réserver.
* Dans un saladier, faire blanchir les oeufs et le sucre ( le mélange doit devenir mousseux).
* Rajouter le lait, la pulpe de vanille, la noix de coco râpée et le rhum. Bien mélanger.
* Verser la préparation sur la pâte, dans le moule.
* Couper les bananes en rondelles régulières ( 4 à 5 mm d’épaisseur) et les répartir dans le moule. Les premières rondelles doivent s’enfoncer dans la préparation sous le poids des rondelles rajoutées. Pour la dernière couche,  les rondelles étant apparentes, bien les juxtaposer pour une jolie présentation.
* Saupoudrer d’un peu de sucre.
* Faire cuire pendant 30 minutes.
* Laisser refroidir la tarte, à température ambiante, puis la mettre au frigo pendant une petite heure, elle n’en sera que meilleure.
* A servir avec un coulis de goyavier, dont l’acidité se mariera à merveille avec le goût sucré de la tarte.

part tarte gourmande à la banane

chips de bananes vertes

La banane peut-être consommée verte à condition d’être cuite dans de l’huile ou dans de l’eau. En Inde, les chips de bananes vertes sont très appréciées. Je vous propose la recette de mon mari.
Attention ! Quand on commence à en manger, il est difficile de s’arrêter !

chips de bananes vertes

Ingrédients

– 6 grosses bananes « carrées » vertes
– Huile pour friture
– Sel

Préparation

* Eplucher les bananes vertes à l’aide d’un économe.
* Les faire tremper dans de l’eau quelques minutes, pour enlever l’amidon.
* Avec une mandoline, couper les bananes en rondelles. Les remettre dans l’eau.
* Faire chauffer le bain d’huile dans une grande casserole.
* Etaler sur un torchon propre et sec, bien à plat et sans qu’elles se chevauchent, une partie des rondelles de bananes (1 à 2 poignées). A l’aide d’un autre torchon propre, bien les essuyer.
* Quand l’huile est chaude, plonger les rondelles bien sèches et remuer avec un écumoir pour éviter qu’elles ne se collent entre elles.
* Laisser cuire plus ou moins dix minutes, en fonction de la quantité de rondelles mises dans l’huile.
* Lorsque l’ébullition s’est atténuée, égoutter les chips, les poser sur du papier absorbant et laisser refroidir.
* Continuer avec le reste de rondelles.
* Saler les chips.

Conseils :
* On sait que les chips sont cuites lorsque les rondelles ont pris une légère couleur dorée, que le bruit qu’elles font, lorsqu’on les fait bouger avec l’écumoir, a changé et que la quantité de bulles dans l’huile a fortement diminué.
* Il est aussi possible de varier les goûts des chips en les saupoudrant de poivre, de piment en poudre, de paprika…

BON APPETIT !!

fruit_076 banane

La vanille bleue

logo vanille bleue

Direction Le Tremblet, à Saint-Philippe, pour la visite de l’Escale Bleue, atelier de préparation de la vanille bleue.

carte Saint-Philippe

cliquer pour agrandir

Dans une forêt appartenant à l’ONF, et attenante à l’atelier, poussent sur les arbres, des plants de vanille. La fécondation de la vanille y est, comme toujours à la Réunion, manuelle. Car sans l’intervention de l’homme, pas de gousses !
Je vous renvoie sur cet article, pour découvrir les secrets de la fécondation de la fleur de vanille.

escale bleue

La vanille transformée ici, n’a rien à voir avec la vanille dite noire ou sèche, qui est préparée traditionnellement, c’est-à dire qui est échaudée (ou mortifiée) pendant 3 minutes dans de l’eau à 80°c, puis mise en étuvage dans des couvertures avant d’être affinée dans des coffres.
Tout cela, je vous l’avais expliqué, en photos, dans l’article sur la Vanilleraie de Sainte-Suzanne.

La gousse de vanille, avant préparation, n’a pas l’odeur de vanille ! C’est durant la préparation que la sève va se transformer et produire de l’arôme.
Savez-vous que la vanille a des propriétés énergisante et digestive ? C’est aussi un exhausteur de goût, alors évitez d’en mettre trop, car elle rendrait votre préparation amère.

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La vanille bleue – contrairement à la vanille standard – n’est ni échaudée, ni déshydratée, ce qui lui permet de garder ses propriétés biologiques naturelles. Elle est vivante et ses arômes s’intensifient avec le temps ( à condition de veiller au respect de sa conservation, évidemment !). La gousse est pulpeuse, ronde et surtout pas, noire et sèche.

Pour conserver les gousses de vanille bleue, il faut les mettre dans un bocal fermé, à l’abri de la lumière, de l’humidité et d’une source de chaleur. Il ne faut surtout pas les ranger au frigo ou dans un récipient ouvert. Si vous avez coupé une partie de la gousse, pour l’utiliser dans une préparation, conservez le reste de la gousse à la verticale, l’ouverture vers le haut, afin que l’huile ne s’écoule pas.

La vanille bleue se caractérise par :
– son arôme et son parfum, doux et subtils, qui se bonifient avec le temps.
– sa comestibilité totale : La gousse s’utilise entièrement et se mange !
– sa récolte tardive et sélective.
– le respect du cycle biologique de la plante.

rhum arrangé letchis et vanille

La vanille bleue est aujourd’hui reconnue par les grands chefs. Mais ceux-ci qui ont dû apprendre à utiliser cette nouvelle vanille. En effet, contrairement à la vanille noire (dont les arômes sont concentrés dans les graines), la vanille bleue s’incorpore entièrement dans les préparations. Plus besoin de couper la gousse et de gratter la pulpe. Il suffit de couper finement un petit morceau de gousse pour parfumer la sauce d’un plat ou une pâtisserie.

Un label d’état reconnaît le procédé employé par l’Escale Bleue, ce qui lui permet d’exporter sa vanille. Elle a aussi obtenu deux étoiles d’or à l’institut international du goût et de la qualité à Bruxelles en 2015.

prix       prix 2015

Dans la boutique, des gousses de vanille bleue sont vendues, conditionnées dans des tubes ou des sachets. Le prix variant en fonction du nombre ou de la grosseur des gousses. Autre produit phare : le nectar de vanille bleue, qui s’utilise exclusivement sans cuisson (pour napper les crêpes, parfumer un yaourt, du lait ou du fromage blanc, sur une crème…)

Un petit mot sur la vanille givrée, ce petit trésor exclusivement réservé aux grands chefs. Les gousses sont laissées sur la plante, afin qu’elles y murissent et qu’elles s’ouvrent. Celles-ci ne sont pas cuites, mais mises à sécher. Au bout de trois à quatre années, les gousses se recouvrent de cristaux. La vanille givrée a un goût sucré de bonbon et peut atteindre 1000 à 2000 euros.

vanille fendue    vanille givrée

Sucre vanillé à la vanille bleue

Pour avoir du sucre vanillé, il suffit de mettre une gousse de vanille bleue, sans la fendre, dans un bocal de sucre roux. Au bout de quelques semaines, le sucre aura un arôme vanillé.
Lorsque le sucre devient très humide et a un goût prononcé, il est dit vanillé.
Une fois arrivé à saturation, le sucre n’absorbe plus la vanille. Les gousses peuvent alors être sorties du bocal et, après les avoir soigneusement essuyée et laissées à l’air libre une demi-heure, on peut, soit les remettre dans un autre pot de sucre à vaniller, soit les ranger dans un pot hermétique en vue d’une utilisation culinaire.

escale bleue vanille sucre 2

sucre vanillé
source photo : Escale Bleue

Voici à présent une recette qui nous a été donnée par la gérante de l’Escale Bleue, lors de notre visite. Sur le site de l’Escale Bleue, vous trouverez de nombreuses autres recettes ainsi que des conseils, indispensables pour utiliser de façon optimale les gousses de vanille bleue et le nectar de vanille bleue.

Rhum arrangé à la vanille bleue

punch arrangé vanille bleue

Ingrédients :

– 1 gousse de vanille bleue
– 10 gr de sucre roux
– 1 litre de « rhum charrette » (rhum blanc)

Préparation :

* Verser le rhum dans un grand récipient hermétique.
* Dans une casserole, faire fondre le sucre avec un petit morceau de vanille bleue préalablement émincé finement.
* Quand le sucre cristallise, verser un verre d’eau.
* Verser le tout dans le rhum et rajouter le reste de la gousse de vanille bleue, après l’avoir fendue en deux.
* Laisser macérer 3 à 4 mois.

BONNE DEGUSTATION !!!

Deux petits reportages sur la vanille bleue, pour finir :

 

Mettez de la Vanille Bourbon dans vos assiettes !

des gousses luisantes

Au début du XIXème siècle,  les premiers plants de vanille (originaires du Mexique) sont introduits à l’Ile Bourbon. Problème : les plants ne donnent pas de gousses. Et pour cause, la pollinisation directe est impossible, car dans la fleur, une cloison sépare l’étamine du pistil.  Dans la nature, la pollinisation est assurée par une abeille pollinisatrice (la mélipone) qui ne vit qu’au Mexique et qui n’est donc pas présente dans l’île. Les vanilliers introduits dans l’île ne produisant pas de fruits avaient juste un rôle d’ornementation.

En 1841, un jeune esclave jardinier de 12 ans, Edmond – initié par son maître à la botanique – découvre le procédé de pollinisation manuelle de la vanille avec une simple épine. L’île devient alors le premier exportateur de vanille.

Edmond Albius

Edmond Albius

Après son émancipation en 1848 (suite à l’abolition de l’esclavage), on lui attribue le patronyme Albius en référence à la couleur blanche (du latin alba) des fleurs de vanille. La découverte du jeune esclave aura fait la fortune des producteurs de vanille, alors que lui-même n’aura retiré aucun bénéfice de sa découverte et vivra jusqu’à sa mort dans la plus grande pauvreté.

pollinisation

pollinisation manuelle de la fleur de vanille

La vanille (ou vanillier) est une liane dont la fleur est une orchidée blanche, jaune pâle ou verdâtre. Le plant aime la fraîcheur ombragée et humide des sous-bois et a besoin d’un support pour pousser. Elle s’y accroche grâce à ses petites racines. La liane peut atteindre plus de dix mètres de haut. La fleur, bien qu’hermaphrodite (elle possède à la fois les organes mâles et femelles), a besoin de l’intervention de l’abeille mélipone (pour la vanille Bourbon) ou de la main de l’homme pour être fécondée.
A l’aide d’une aiguille, la membrane qui masque le pistil est soulevée et, avec le doigt (dessin a), le sac à pollen est rabattu pour être mis en contact avec le pistil (dessin b). Ce procédé, toujours utilisé de nos jours, est celui découvert par le jeune Edmond.

pollinisation manuelle

Pollinisation manuelle de la fleur de vanille

Pour obtenir la gousse noire et parfumée que nous connaissons, la vanille doit suivre un long procédé.
Il existe à la Réunion, un autre type de vanille : la vanille bleue, préparée sans échaudage et sans étuvage.

Il existe trois espèces de vanille :

* Vanilla  Pompona, produite en Inde et aux Antilles. Le fruit, court et arrondi, est appelé vanillon et possède une faible teneur en vanilline.
* Vanilla Tahitensis, produite à Tahiti, en Nouvelle Guinée et en Indonésie. Ses gousses sont larges et épaisses. Pouvant être cueillies à maturité, elles développent un parfum très odorant et fruité. Cette vanille est surtout utilisée en parfumerie.
* Vanilla Planifolia, (plus connue sous le nom de Vanille Bourbon) produite dans la zone Sud-Ouest de l’océan indien (la Réunion, les Seychelles, les Comores, Mayotte, Madagascar). La gousse doit être cueillie avant maturité sous peine d’éclater.

Attention toutefois, le label Vanille Bourbon, s’il garantit bien que la vanille est de l’espèce planifolia, ne garantit pas que celle-ci a été produite à la Réunion. Ainsi, les gousses de vanille Bourbon que l’on trouve sur les marchés réunionnais, ou ailleurs dans le monde, peuvent venir de l’un des pays de la zone Sud-Ouest de l’océan indien et en particulier de Madagascar, le plus gros producteur de vanille (2000 tonnes de vanille par an, en moyenne).

Et maintenant, quelques recettes pour un repas 100% vanillé !

Rhum arrangé à la vanille Bourbon

rhum arrangé à la vanille BourbonIngrédients :

– 2 litres de rhum blanc
– 6 gousses de vanille Bourbon
– 6 cuillères à soupe de sucre roux

Préparation :

* Fendre les gousses de vanille en deux.
* Dans un récipient hermétique d’une contenance de deux litres, mettre les gousses fendues et le sucre.
* Verser le rhum.
* Bien refermer (pour que l’alcool ne s’évapore pas) et laisser reposer deux à trois mois dans un endroit frais et sombre.

A déguster à l’apéritif ou en digestif et à consommer avec modération bien sûr !!!

Pour déguster un délicieux canard à la vanille vous pouvez vous rendre chez Mme Annibal ! Sinon vous pouvez tenter l’une des nombreuses variantes de cette recette :

Canard à la vanille Bourbon

canard à la vanille

Pour 4 personnes
Préparation et cuisson : 2 heures

Ingrédients :
– 1 canard ( à faire découper par son boucher préféré)
– 2 à 4 gousses de vanille Bourbon (à ajuster selon votre goût)
– 4 petites tomates
– 3 gros oignons
– 4 gousses d’ail
– 1 piment (ou pas, c’est selon les goûts de chacun)
– 1/2 cuillère à café de curcuma (safran « péi »)
– 1 morceau de gingembre ou du gingembre en poudre
– 1 branche de thym
– huile
– sel
– poivre

Préparation :
* Saler et poivrer les morceaux de canard (ne pas enlever la peau !).
* Dans une grande marmite, faire chauffer l’huile.
* Une fois l’huile bien chaude, rajouter les morceaux de canard et les faire bien roussir de chaque côté en remuant régulièrement.

Pendant ce temps :
* Piler ensemble l’ail, le piment et le gingembre (sauf si celui-ci est déjà en poudre, bien sûr !)
* Emonder les tomates (enlever la peau et les pépins après ébouillantage) et les couper en dés.
* Fendre les gousses de vanille.
* Emincer les oignons.

* Une fois le canard bien roussi, enlever l’excédent d’huile afin qu’il ne reste que l’équivalent de deux cuillères d’huile ou déglacer avec de l’eau.
* Rajouter les gousses de vanille fendues et les oignons émincés. Mélanger.
* Ajouter le mélange pilé, les dés de tomates et le curcuma en mélangeant bien.
* Laisser mijoter une dizaine de minutes en remuant régulièrement.
* Ajouter de l’eau (jusqu’à hauteur des morceaux de canard) et la branche de thym.
* Laisser mijoter à feu doux et à couvert pendant 1 heure à 1 heure 30, jusqu’à l’obtention d’une sauce onctueuse (si à ce stade, vous trouvez la sauce trop liquide, la faire réduire à feu vif et à découvert, jusqu’à ce qu’elle ait la consistance souhaitée).
* Réajuster le sel si nécessaire.
* Servir avec du riz, des grains et un rougail.

Riz au lait à la vanille Bourbon

riz au laitPour 6 / 8 personnes

Ingrédients :

– 160 grammes de riz rond
– 2 gousses de vanille Bourbon
– 1 litre de lait entier
– 80 grammes de sucre roux

Préparation :

* Fendre les gousses de vanille en deux et gratter pour récupérer les grains.
* Mettre les gousses fendues et les grains dans une grande casserole de lait.
* Faire chauffer le lait en surveillant pour éviter que le lait ne déborde !
* A ébullition, verser le riz en pluie et bien mélanger.
* Attendre le retour de l’ébullition et mettre sur feu doux (ou moyen, c’est selon les feux), en couvrant. Le lait doit faire de jolis petits « bloup-bloup ».
* Laisser cuire 40 minutes en remuant régulièrement pour éviter que le lait n’accroche au fond ou ne déborde.
* A la fin de la cuisson, ajouter le sucre et remuer (les grains de riz doivent alors être gonflés et ne doivent pas avoir absorbé complètement le lait. Ils doivent baigner dans un liquide épaissi, onctueux, nacré).
* Verser dans un plat (en laissant les gousses) et le refermer (avec son couvercle si le plat en possède un ou avec du film alimentaire).
* Laisser refroidir à température ambiante puis mettre au frigidaire.
* Juste avant de servir, répartir dans des ramequins.

Conseils :
* Pour le riz rond, choisissez du riz de Camargue ou du riz à Risotto. Ne prenez surtout pas de riz à grains longs, comme le Basmati ! Le secret d’un riz au lait réussi vient du riz à grains ronds,  qui en s’imprégnant petit à petit de lait forme un mélange crémeux qui garde sa structure, grâce au riz qui doit rester légèrement croquant.
* La quantité de sucre est à ajuster selon les goûts de chacun. Personnellement, cette quantité me convient, car le riz au lait ne doit pas devenir écoeurant.
* Le riz doit garder tout son amidon pour que le résultat soit onctueux à souhait. Donc, ne lavez pas le riz avant de le faire cuire et ne le faites pas précuire dans de l’eau bouillante.
* Il ne faut pas mettre le sucre au début de la recette, car l’absorption du lait par le riz ne se fera pas correctement et, par conséquent, le sucre empêchera la bonne cuisson du riz.
* Le riz au lait à la vanille peut-être servi nature ou accompagné d’une petite compote de fruits ou d’un petit biscuit.

Huile parfumée à la vanille Bourbon

huile à la vanille BourbonIngrédients :
– 4 gousses de vanille Bourbon
– 1 bouteille d’huile d’olive extra vierge

Préparation :

* Fendre les gousses de vanille en deux et racler pour récupérer les grains.
* Glisser les gousses fendues dans la bouteille d’huile ainsi que les grains.
* Laisser macérer 2 semaines minimum dans l’huile (plus la macération sera longue et plus l’huile sera aromatisée)
* A utiliser pour parfumer les salades, les filets de poissons fins, les carpaccio…

Et bien, vu que cet article m’a donné des envies de vanille, je me rends de suite chez un glacier artisanal pour déguster une bonne crème glacée à la vanille de Bourbon (de Madagascar) !

glace artisanale à la vanille Bourbon (Madagascar)

Trop bon ! Voilà une crème glacée plus goûteuse et plus parfumée que celles réalisées avec des arômes artificiels ! Miam, miam !

BON APPETIT !!!

Miam, un ananas Victoria !

ananas Victoria

L’ananas Victoria de la Réunion est un petit ananas très parfumé, à la chair savoureuse et juteuse dont les saveurs sucrées et acides s’équilibrent à merveille. Si sa peau est orangée, sa chair est d’un jaune très vif.
Plus petit que les autres variétés d’ananas, il ne dépasse pas 11, 4 cm de haut pour un tour de taille… pardon… je voulais dire, un diamètre de 8,8 cm.

rondelles ananas

Il a été introduit sur l’île en 1668 et doit son nom au fait que la reine Victoria appréciait particulièrement ce fruit.
Bien que l’on en trouve toute l’année, l’essentiel de la récolte se fait de décembre à janvier, durant la saison chaude. Il est cueilli seulement lorsqu’il arrive à maturité car s’il est récolté avant, il ne murit plus. L’ananas Victoria peut être cultivé sur le littoral, sur des terres irriguées, afin de pouvoir être récolté durant la saison fraîche.
Au fait, l’ananas ne pousse pas sur des arbres ! C’est une plante herbacée avec de longues feuilles dentées. Je préfère le préciser, car des collègues zoreils nouvellement arrivés sur l’île, cherchaient un « ananassier » à planter dans leur jardin !!! Véridique !!!

En 2006, il a obtenu le Label Rouge et il est le seul ananas au monde à avoir ce label, ce qui permet de le distinguer des ananas Victoria produits à l’île Maurice.

Riche en vitamines et en fibres, il est un allié contre les digestions difficiles grâce à la Broméline, une enzyme, contenue dans sa chair.
Personnellement j’aime marier sa saveur sucrée avec des saveurs salées : Coupé en morceaux et sauté à la poêle, il accompagne le poisson ou le poulet. Toujours en morceaux, mais cette fois cru, il rejoint une belle salade frisée agrémentée de petits bouts de fromage de chèvre « péi ».

L’ananas Victoria de la Réunion en quelques chiffres :

* 150 producteurs
* 250 hectares ( avec trois zones principales de culture : l’Est, le Sud et l’Ouest de l’île)
* 30 à 40 tonnes /  habitants de rendement

ananas épluché

Une petite recette à présent

Gâteau à l’ananas Victoria, au rhum vieux et à la vanille Bourbon

cake ananas

Ingrédients
* 1 petit ananas Victoria (ou à peu près 150 gr d’ananas épluché)
* 3 oeufs
* 1 gousse de vanille Bourbon
* 150 grammes de beurre salé
* 160 grammes de farine
* 170 grammes de sucre roux
* 1 cuillère à café de levure
* 3 cuillères à soupe de rhum vieux traditionnel

ingrédients

Déroulement

* Préchauffer le four à 180° (thermostat 6)
* Eplucher l’ananas Victoria en veillant à bien enlever tous les « yeux » (c’est comme cela que l’on appelle les petits ronds marrons qui restent après l’épluchage du fruit).
* Couper l’ananas en tranches puis en morceaux (ni trop petits, ni trop gros !!!), même le « coeur », plus tendre chez l’ananas Victoria que dans d’autres variétés.
* Faire macérer les morceaux dans le rhum.
* Pendant ce temps, dans un saladier, fouetter les oeufs et le sucre roux.
* Rajouter la farine et la levure.
* Faire fondre le beurre et le rajouter à la pâte en mélangeant bien pour obtenir une pâte lisse, sans grumeaux.
* Couper la gousse de vanille en deux et à l’aide d’un couteau, gratter l’intérieur pour garder les petites graines.
* Rajouter la vanille à la pâte et bien mélanger.
* A l’aide d’une passoire, égoutter les morceaux d’ananas et garder de côté le rhum dans lequel le fruit a macéré.
* Mixer la moitié des morceaux et mélanger la purée obtenue à la pâte.
* Rajouter les morceaux non mixés et mélanger doucement.
* Verser la pâte dans un moule chemisé (beurré et fariné).
* Faire cuire 45 minutes.
* A la sortie du four, arroser avec un peu du rhum dans lequel l’ananas a macéré (ne pas en mettre trop – 1 cuillère à soupe, grand maximum – car le gâteau serait alors trop imbibé et deviendrait friable)
* Laisser refroidir avant de déguster.

tranches cake ananas

Conseils :
* Si votre ananas Victoria est gros (comme le mien que l’on peut voir sur la photo), ne soyez pas tenté de l’utiliser en entier. En effet, ce fruit, incorporé en trop grande quantité, empêche une bonne levée de la pâte. N’en prenez que la moitié (ou à peu près 150 gr, une fois épluché) pour réaliser la recette et dégustez l’autre moitié telle quelle ou en jus frais !
* Lors de la préparation de l’ananas, il est important de bien retirer les yeux, car ceux-ci donnent de l’amertume au fruit.
* Si vous n’avez pas de gousse de vanille, mais seulement de l’extrait de vanille, versez-en une cuillère dans le rhum où macèrent les morceaux d’ananas.

fruit_065

BON APPETIT !

Petite vidéo pour découvrir la technique d’épluchage de l’ananas :