Découvrons ensemble Saint-Denis

La ville de saint-Denis a commencé à se développer au début du XVIIIème siècle avec l’introduction de la culture du café. L’augmentation de la production de la canne à sucre va accentuer cet essor. Et c’est en 1738 que la ville de Saint-Denis devient le chef-lieu de l’île, au détriment de la ville de Saint-Paul.

Saint-Denis, chef-lieu de la Réunion, a obtenu en 2012 le label « ville d’art et d’histoire ». Sur l’ensemble des bâtiments classés et inscrits sur la liste des monuments historiques que comptent l’île de la Réunion, 30% d’entre eux sont à Saint-Denis. Depuis, la municipalité redouble d’effort pour préserver les « trésors » architecturaux de la ville.

Avant de commencer, en photos et en musique, la visite de  Saint-Denis, voici un plan qui vous permettra de vous situer au fur et à mesure de notre promenade.

Pour commencer nous allons descendre la rue de Paris qui va du Jardin de l’Etat à la colonne de la Victoire. Tout le long de la rue de Paris, se dressent des musées et des maisons créoles de style colonial. Certaines ont été aménagées pour recevoir des bureaux ou le public. D’autres appartiennent toujours à des particuliers. Je ne vais vous en montrer que quelques-unes, les autres étant cachées par de hauts murs et portails.
Les cases créoles sont souvent aménagées avec des pièces en enfilade fraîches et ventilées. Pour cela le plafond est souvent haut. L’arrière de la case était la partie domestique qui se composait des magasins, de la cuisine (celle-ci était aménagée en dehors de l’habitation principale afin d’éviter la propagation des incendies, la cuisine se faisant alors au feu de bois), le poulailler et les écuries. La salle de bain et les toilettes étaient eux aussi dehors. Pour éviter que les mauvaises odeurs dérangent les habitants de la maison, des arbres de senteurs étaient plantés aux alentours de ces lieux de commodité.

entrée du Jardin de l'Etat  bassins du Jardin de l'Etat

Vers 1761, un  jardin d’acclimatation est installé au Bas de la rivière Saint-Denis. Mais les nombreuses crues qui inondaient le jardin amenèrent les autorités à le transférer (entre 1766 et 1773) sur un  terrain appartenant à l’état, ce qui lui vaudra son nom actuel. Le Jardin de l’Etat se situe tout en haut de la rue de Paris, appelée à l’époque la rue Royale. L’allée du Jardin a été placée dans l’axe de la rue Royale.
Bien qu’embellissant la ville en y apportant un coin de nature, l’objectif principal de ce jardin d’acclimatation restait l’essai d’introduction de plantes de cultures à la Réunion. Si l’acclimatation et la multiplication réussissaient, les plantes étaient diffusées auprès de la population.
En 1817, le jardinier botaniste Nicolas Bréon arriva à Bourbon (nom de l’époque de la Réunion) avec des graines et des arbres fruitiers soigneusement sélectionnés par les professeurs du Muséum de Paris. Bréon se déplaca aussi dans tout l’océan Indien afin de ramener des plantes à acclimater au Jardin de l’Etat. En 1829, il fut remplacé par Jean-Michel Claude Richard, lui aussi jardinier botaniste, qui introduisit plus de 3000 espèces de plantes.
Aujourd’hui le Jardin de l’Etat est un jardin public réservé aux promenades, aux manifestations culturelles et festives. Il a récemment été réaménagé. Une aire de jeux d’eau et des kiosques pour se restaurer ont été installés.

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Muséum d'histoire naturelle

Le Muséum d’Histoire Naturelle se situe dans le Jardin de l’Etat tout au bout de l’allée principale, dans l’axe de la rue de Paris.
Ce bâtiment était à l’origine le Palais législatif bâtit entre 1835 et 1837 pour abriter le Conseil Colonial. Il devint Muséum d’Histoire Naturelle en 1855. Ce fut aussi le premier musée de la Réunion.  Dès sa création il accueille des collections des trois règnes : animal, végétal et minéral. Le Muséum abrita aussi le siège et le lieu de réunion de la Société des Sciences et Arts.
Aujourd’hui la collection s’élève a plus de 60 000 pièces et est constituée de la faune disparue et actuelle des îles de l’océan Indien occidental. Le bâtiment abrite aussi une bibliothèque ancienne contenant des éditions originales rares.

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Statue de Bailly

Devant l’entrée du Jardin de l’Etat se trouve la statue du Comte F.G Bailly de Monthion, né à Saint-Denis le 27 janvier 1776. Sur le socle de la statue on peut lire : « Général de division, Major général, grand croix de la Légion d’Honneur ». Il est mort à Paris le 7 septembre 1850.

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Maison Timol

Construite à la fin du XVIIIème siècle la Maison Timol a été rénovée en 1977. Elle appartient à des particuliers. Bien qu’inhabitée, elle est toujours entretenue.

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Musée Léon Dierx

Cette demeure de la rue de Paris fut construite entre 1843 et 1846. Sa belle façade de pierre cachait alors une habitation en bois. De 1860 à 1911, elle abrita le siège de l’Evêché. En 1912, elle devint le second musée de l’île, après le Muséum d’Histoire Naturelle, à l’initiative de Georges Athénas et Aimé Merlo (plus connus sous leur nom de plume de Marius et Ary Leblond). Ce musée d’art fut alors nommé « Musée Léon Dierx » en l’honneur de Léon Dierx, peintre, sculpteur et poète réunionnais.
La maison et la façade furent détruites en 1960 et reconstruites en béton. Ce bâtiment moderne et fonctionnel abrite actuellement une grande collection de peintures et de sculptures. Certaines de ces oeuvres ont été acquises par Ambroise Vollard, marchand de tableaux né à Saint-Denis le 3 juillet 1866.

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Artothèque

Construite en 1843, cette maison en bois à étage a connu de nombreux propriétaires. Elle fut cédée au Conseil Général en 1985.
Devenue Artothèque en 1991, après une importante rénovation, elle abrite aujourd’hui une grande collection d’œuvres contemporaines réunionnaises, nationales et internationales. A l’étage se trouve une bibliothèque spécialisée sur l’art. Les particuliers peuvent aussi y emprunter des œuvres d’art.

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Villa de la Région

Cette maison fut construite dans les années 1840. Elle est inscrite aux monuments historiques depuis 1993. En 1999, la Région a racheté la villa, d’où son nom. La Villa de la Région est devenue un lieu d’exposition.

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Villa du Département

Cette villa fut construite entre 1793 et 1804 par le premier maire de Saint-Denis sous la révolution française, Jean-Baptiste de Lestrac. De nombreux propriétaires s’y succédèrent. Elle fut rachetée par la Colonie en 1860 et abritait les logements du Directeur de l’Intérieur, second personnage de la colonie après le Gouverneur. Elle se compose de 12 pièces au rez-de-chaussée et de 14 à l’étage. En 1948, le Département de la Réunion devint propriétaire de la maison. Elle fut rénovée entre 1960 et 1970 puis subit d’importantes modifications en 1990. Aujourd’hui la Villa du Département abrite les services départementaux de la promotion culturelle et sportive.

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Maison Carrère

Le rez-de-chaussée de cette maison fut bâti entre 1830 et 1835. En 1905, son nouveau propriétaire y rajouta un étage. En 2001, elle est acquise par le CINOR (communauté intercommunale du nord de la Réunion) qui entreprit des travaux de réhabilitation. Depuis décembre 2009, la Maison Carrère abrite les locaux de l’office du tourisme. Des visites guidées sont organisées et une exposition permanente sur la rue de Paris s’y tient.

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maison Deramond

Cette belle maison fut construite en 1724 par Jacques Dupin Fondemière. A l’époque, elle est composée de trois pavillons, au centre de la parcelle. Entre 1830 et 1832, c’est à Gaspard Victor de Heaulme que l’on doit sa grande façade écran de décor néoclassique, l’une des premières de l’architecture créole. Il entreprend aussi des travaux d’agrandissement de la maison en y ajoutant un étage et en reliant les deux ailes par une galerie centrale.
En 1838, y naquit le poète Léon Dierx.
En 1906, la maison est achetée par le docteur Déramond. En 1954, cette maison vit naître Raymond Barre (premier ministre de 1976 à 1981 et maire de la ville de Lyon de 1995 à 2001), fils du négociant René Barre et de la fille du docteur Déramond.
En 1983, le Département de la Réunion achète cette maison aux héritiers Déramond.
De 1989 à 1993, la maison Deramond est restaurée, après avoir été classée aux monuments historiques en 1987.
Aujourd’hui, la Maison Déramond abrite la Direction de Affaires Culturelles Océan Indien (DAC OI).

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Maison Repiquet

Cette maison a été bâtie entre 1839 et 1844 par Benjamin Bédier. La maison et ses dépendances furent construites en pierre, fait rare à l’époque dans l’architecture privée où le bois était généralement employé. Rénovée en 1962, la Maison Repiquet devint le lieu de résidence de Michel Debré (ancien député de la Réunion) lors de ses séjours dans l’île entre 1963 et 1988. Depuis 1990, elle est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

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ancien Hôtel de Ville

Commencée en 1846, la construction de l’Hôtel de ville est achevée en 1860 après une interruption du chantier de 1848 à 1854. C’est alors la plus grande mairie construite dans l’île à cette époque, symbole de la prospérité de la colonie et de son chef-lieu.
Difficile de rater l’ancien Hôtel de ville avec sa façade jaune-orangé ! Le hall d’entrée est fermé par cinq portes de fer forgé réalisées à la Réunion. Quatre lustres en bronze doré sont suspendus au plafond. Au rez-de-chaussée, se trouvent aussi l’état civil et une salle d’exposition permanente sur les maires de la ville. Un double escalier monumental, en fer à cheval, mène à l’étage et permet d’accéder au grand salon, à la salle des mariages et à une salle d’exposition temporaire où l’on peut admirer les parquets en marqueterie de bois précieux (tamarin, palissandre, natte) et les boiseries dorées à l’or fin. Toujours à l’étage, une galerie – à la balustrade en terre cuite – permet d’admirer le coeur de l’Hôtel de ville. En effet, au centre du bâtiment, se trouve une cour intérieure et sa fontaine. Celle-ci est la reproduction des trois grâces de Germain Pilon, célèbre sculpteur de la renaissance française (né en 1528 – mort en 1590).

      escalier cour intérieure de l'Hôtel de ville

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                                  colonne de la Victoire   Colonne de la Victoire de nuit

La colonne de la Victoire est un monument aux morts qui fait la jonction entre le bas de la rue de Paris et le haut de la rue de la Victoire. Sur son socle, on peut y lire : « 1914-1918 – La Réunion – A ses enfants, héros de la grande guerre ». Tout en haut de la colonne, un ange taillé dans du marbre blanc, brandit une couronne de lauriers. La base de la colonne est entourée d’obus.
Cette colonne de 44 tonnes, venue de France, commémore les 14 000 créoles engagés dans la guerre de 14-18.
Le monument fut inauguré en 1923. En 1941, une urne contenant de la terre française a été scellée dans le monument. Depuis 2007, la statue et son socle sont inscrits au titre des monuments historiques.

source : mairie de Saint-Denis

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Petits détails… incontournables…

Les maisons avaient souvent à l’époque, un guétali. Qu’est-ce que c’est ? A l’angle des cours, surplombant le mur, se tenait un petit kiosque qui permettait à la famille de se retrouver pour discuter tout en regardant ce qui se passait dans la rue. Certains étaient fermés par des panneaux de bois ajourés permettant de voir, sans être vu. Son nom vient de « guette à li » qui signifie « surveille-le », « épie-le ». Le guétali était surtout fréquenté par les jeunes filles qui pouvaient ainsi observer en toute discrétion leurs galants passant dans la rue.

Guétali

Autre petit détail que l’on retrouve souvent sur les façades des cases créoles : le lambrequin. Il a surtout un rôle de décoration. Il peut être en bois ou en métal ajouré (surtout du zinc) et se trouve en bordure du toit ou de la varangue, au-dessus des fenêtres ou des balcons. Le lambrequin trouve sont origine dans la marine.

lambrequin      lambrequin 2

Autres éléments communs à toutes ces demeures :
* Le baro (ou portail), souvent imposant, toujours encadré par deux solides poteaux et qui s’ouvre sur le jardin.

le baro
* La varangue, grande terrasse couverte soutenue par des colonnes en bois de tamarin. Au sol, la varangue est souvent dallée de carreaux noirs et blancs, dans le pur style « compagnie des Indes ».

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A Saint-Denis, les divers monuments religieux témoignent de la présence des nombreuses religions pratiquées dans l’île. Voici quatre bâtiments que j’ai choisi car ils me semblaient être les plus représentatifs.
Mais il existe encore de nombreuses églises, salles de prière et temples répartis dans la ville et ses différents quartiers. Ainsi selon l’endroit où l’on se trouve on peut entendre les cloches des églises ou l’appel du Muezzin. Et à certaines périodes de l’année, ou en fonction des événements, des musiques résonnent à l’approche des temples.

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Connaissez-vous Jean Bossu ? Non, évidemment… Et si je vous dis Le Corbusier ? La cité radieuse ou la villa Savoye… ça y est, ça vous revient ?… Là, vous vous demandez sûrement où je veux en venir 🙂
Eh bien, tout ça pour dire que Jean Bossu, disciple de Le Corbusier, est l’architecte de près de 400 bâtiments, rien qu’à Saint-Denis, de 1950 à 1979 ! Cet architecte fait partie du mouvement moderne et l’essentiel de ses réalisations se trouvent à la Réunion.
Voici quelques-uns de ses bâtiments les plus connus du chef-lieu.

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Saint-Denis ce n’est pas que des maisons de style colonial. Depuis quelques années des immeubles modernes sortent de terre, rivalisant de prouesses architecturales.

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Le Barachois est une promenade le long de l’océan. Le week-end, les familles aiment s’y promener en toute sécurité (l’accès aux voitures y est interdit) pour admirer la mer. Les enfants peuvent s’amuser sur les aires de jeux ou faire des tours de manège. Des boulistes jouent à la pétanque. Des familles se rafraichissent et grignotent aux camions bar. Il s’y tient, selon les périodes de l’année, des activités et des festivités : marché de nuit chaque premier samedi du mois, feu d’artifice du 14 juillet, marché de Noël en décembre, grandes brocantes, concerts gratuits en plein air…

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A Saint-Denis il y a de nombreux marchés. Certains sont permanents, d’autres s’installent le temps d’une demi-journée ou d’une soirée.

Le grand marché, ou marché malgache, est un marché permanent. Ici, pas de fruits ou de légumes mais des objets artisanaux de Madagascar et de la Réunion. Construit en 1816 et rénové entre 1864 et 1866, il fut le premier ouvrage civil en fonte d’art de la colonie. Idéal pour trouver des souvenirs à ramener de voyage !

Le petit marché est lui aussi un marché permanent. Bien qu’il soit actuellement en réfection, les marchands sont toujours présents et tiennent leurs étals. On y trouve des fruits, des légumes, des fleurs, de l’artisanat local, des boucheries et des poissonneries.

Le marché du Chaudron se tient tous les mercredis et dimanches matin sur la grande place du quartier du Chaudron. On y trouve des fruits, des légumes, des spécialités réunionnaises, des fleurs, de l’artisanat local, des vêtements, des objets en tout genre, des poissons frais pêchés le matin même et des volailles vivantes.

Le marché des Camélias s’installe tous les vendredis matin dans le quartier des Camélias. Plus petit que le marché du Chaudron, ce sont surtout des étals de fruits et légumes que l’on y trouve.

Le marché de nuit se tient au Barachois tous les premiers samedis du mois de 19 h à minuit. On y trouve beaucoup de produits artisanaux.

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Voilà, j’espère que cette petite visite guidée de Saint-Denis vous a plu et donné envie d’en savoir, et d’en voir, plus. Maintenant que vous connaissez les endroits incontournables de la ville, il ne reste plus qu’a y entrer et à les visiter !

Saint-Denis… en vidéo :

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