
Petit rappel :
Au moment de l’envol des jeunes, qui a toujours lieu de nuit, ceux-ci sont attirés par les éclairages publics qu’ils confondent avec le reflet de la lune sur la mer. S’échouant alors sur le sol, ils sont incapables de redécoller par leurs propres moyens, gênés par leurs grandes ailes et leur pattes palmées. Vulnérables, ils deviennent la proie des chats et des chiens ou sont victimes de collisions (voitures, poteaux électriques…). D’où la campagne lancée par la SEOR en direction des municipalités de l’île, afin d’éteindre un maximum d’éclairages publics durant le mois d’avril.
Dimanche 15 avril 2018
Triste découverte au petit matin, à Cilaos. 75 jeunes pétrels y sont récupérés, sans vie, après avoir été désorientés par les éclairages du stade. La veille au soir, un match de foot a joué les prolongations, obligeant à laisser les lumières allumées une trentaine de minutes au-delà de l’heure indiquée par un arrêté municipal de 2015.
Cette année-là, c’était 223 pétrels qui s’étaient échoués en une seule et unique soirée à Cilaos, à cause des éclairages du stade. La municipalité avait alors précisé sur un arrêté municipal que les lumières de ce stade devaient être éteintes à 19h30.
Post de la SEOR sur leur page Facebook, le 15 avril 2018 :

Vendredi 20 avril 2018
Le préfet rappelle à la population et aux communes de limiter les sources lumineuses afin d’éviter l’échouage des pétrels de Barau. Des conditions météorologiques défavorables sont réunies pour nuire à l’envol de oiseaux marins : ciel couvert et pluie apportée par la tempête tropicale Fakir, lune noire… Autant de raisons qui nécessitent du sérieux dans l’extinction des éclairages publics, afin de réduire les risques accrus pour cette espèce endémique menacée d’extinction.
« La Réunion connaît actuellement le pic annuel d’envol des pétrels de Barau (taille-vent), espèce endémique menacée d’extinction, avec des échouages importants.
Les conditions météorologiques défavorables (brouillard, pluies), couplées prochainement à une période de lune noire (période où la lune est invisible sur fond de ciel nocturne), sont de nature à favoriser ces échouages.
Le préfet de La Réunion appelle donc à une vigilance renforcée de la population et des communes afin de limiter les sources lumineuses après 19h en procédant, dans la mesure du possible, à des extinctions systématiques en cas de brouillard ou de pluie. »

Vendredi 27 avril 2018
Le Piton de la Fournaise est entré en éruption. Cette activité volcanologique n’est pas sans risque pour les oiseaux marins. Attirés par la luminosité de la lave en fusion, jeunes pétrels, paille-en-queue et fouquets y finissent leur course. Et cette année, envol des jeunes pétrels de Barau (espèce très rare que l’on ne trouve qu’à la Réunion) et éruption coïncident. S’il est possible d’éteindre les éclairages publics, il est en revanche impossible d’arrêter un volcan en éruption.
Les témoins ayant vu des pailles-en-queue piquer vers la lave, évoquent des cris d’agonie semblables à des cris humains. Selon certains, ce sont ces fameux cris poussés par les oiseaux marins au moment de mourir qui seraient à l’origine de la légende de Grand Mèr Kal, appelée aussi « la gardienne volcan ».
Dimanche 29 avril 2018
La SEOR publie sur son site, le bilan de cette 10ème édition des nuits sans lumière : « Depuis le début de cette saison nous sommes déjà à plus de 900 jeunes pétrels de Barau échoués et pris en charge par le centre de soins à travers son réseau de sauvetage ! »

source photo : page facebook de la SEOR
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