
Ce soir, c’est l’effervescence dans toutes les familles réunionnaises qui s’apprêtent à réveillonner après des jours de préparatifs et de courses. Les jouets sont emballés et attendent, bien cachés, d’être déposés au pied du sapin. Les plats sont prêts et patientent jusqu’à l’arrivée de toute la famille pour être servis.
Fini les supermarchés et les magasins de jouets bondés, dès leur ouverture, et les longues, très longues, files d’attente aux caisses. Fini… jusqu’au prochain réveillon…
Bien sûr, ici, pas de Noël blanc, pas de sapins enneigés, pas de bonhommes de neige, pas de feux dans la cheminée (de toutes façons, il n’y a pas de cheminée, à moins d’habiter dans les hauts de l’île… et encore… en plein été, il faut vraiment avoir envie d’allumer un feu de cheminée !).
Ici, il fait chaud ! Alors, certains se retrouvent sur la plage pour réveillonner (bien que cela soit plus fréquent pour le réveillon du nouvel an que pour celui de Noël) ou au bord de la piscine. Les enfants s’amusent dans les jardins, non pas à faire une bataille de boules de neige, mais à tirer des fusées et des feux d’artifice pendant que les parents prennent l’apéritif sous la varangue (= véranda).
Il a fait chaud toute la journée (30°C à Saint-Denis aujourd’hui) et l’on apprécie la fraîcheur – toute relative – du soir (le thermomètre est descendu à… 24°C !).

Bien que de plus en plus, saumon, huitres, oeufs de lompe, escargots persillés, chapons et foie gras s’invitent sur les tables réunionnaises, le menu reste souvent traditionnel, avec quelques variantes, bien évidemment, selon les familles. Voici un exemple d’un menu traditionnel réunionnais pour le repas du réveillon de Noël :
D’ailleurs, en parlant d’huitres, il existe à la Réunion des viviers permettant d’élever des huitres. L’eau de mer, acheminée jusqu’aux bassins, est maintenue à 9° et arrose constamment les coquillages. Les huîtres ne sont pas entièrement produites à la Réunion. Elles arrivent par avion, directement de l’île de Ré, et continuent de grandir dans ces viviers. Cela permet aux Réunionnais d’avoir des huitres bien fraîches.
Le foie gras existe aussi en version « péi ». Les volailles sont élevées, gavées et transformées sur place. La particularité du foie gras « péi » ? Il possède des saveurs de la Réunion : mangue, letchi, ananas, vanille…

Quand aux oeufs de lompe, s’il n’existe pas de version locale de cet oeuf de poisson, il existe par contre un « caviar péi » : le caviar d’escargot qui est un met rare et donc… cher.
Il ne faut pas oublier non plus le Champagne qui, bien évidemment, fait partie de la fête et qui vient… du vignoble de la Champagne, bien sûr !

Le pâté créole est mangé en dessert lorsqu’il est sucré (papaye, goyavier…) ou en entrée lorsqu’il est à la viande.

Pâté créole à la papaye confite
La couleur jaune de la pâte est due à la présence de curcuma.
Et un réveillon de Noël à la Réunion, ne serait pas digne de ce nom sans les incontournables pétards et feux d’artifice. Si certains ne parviennent pas à réprimer leur impatience, beaucoup attendent minuit pour transformer le ciel réunionnais en un lumineux tableau coloré. Mais attention ! Chaque année, trop d’enfants se font brûler au visage ou aux mains en voulant allumer des feux d’artifice ou des pétards. Alors, pour que la fête ne soit pas gâchée, la prudence est de mise et seuls les adultes doivent manipuler les feux d’artifice et les pétards.

Et en supplément, un petit reportage du JT de TF1, sur Noël à la Réunion.
Ah, au fait, entre temps… :

le Père Noël est passé
