Jamais sans mon reflex

reflex noir et blanc

Durant plus de trois mois, je ne sortais plus sans prendre avec moi mon appareil photo… Même pour aller faire les courses ou aller au travail !
Surtout… ne pas oublier de recharger la batterie et de vider la carte mémoire. C’était devenu mon petit rituel du soir.

Surtout… Ne pas oublier de prendre avec moi la sacoche qui contient l’appareil photo, quelque soit la sortie, juste histoire de l’avoir sur moi « au cas où »… car je pourrais croiser quelque chose d’imprévu, susceptible d’être intéressant pour le blog.

J’étais déjà accro à mon appareil photo avant la création de ce site et de ce blog – grâce à (ou… à cause de ?) ma passion du scrapbooking – mais depuis, mon appareil était littéralement greffé à moi !
Je crois que cela va me faire tout bizarre de sortir sans lui… Enfin presque… car il me reste le scrapbooking. Et pour continuer mes albums, je dois continuer à photographier ma fille lors de sorties ou d’évènements…
Bref, ce n’est pas demain la veille que mon réflex va pouvoir se « reposer » dans son petit sac ! Il va juste pouvoir « souffler » un peu et ne plus être de la partie à chaque sortie !
Celui qui va vraiment souffler, c’est mon mari, qui durant toute la durée de ce blog a fait le chauffeur à travers l’île sous prétexte que tel endroit ou tel événement feraient un bon sujet d’article pour le blog ou qu’il me manquait une photo pour une page.

Une chose est sûre, c’est que je me suis «régalée» à faire ce site / blog.

appareil photo

« Batay coqs »

coq combattant

Pour la première fois de ma vie, je me suis rendue, à une « batay coqs ». J’appréhendais un peu car je ne suis pas du tout « fan » des combats entre animaux… Vais-je voir des animaux blessés, couverts de sang ?…

Tous les samedis, je passe près du gallodrome de Saint-Denis, mais jusqu’à présent, je ne m’y étais jamais arrêtée… Jusqu’à samedi dernier…

Une fois arrivée, il me semble ne voir que des hommes et aucune femme. Peut-être ne serais-je pas la bienvenue ?… Alors, j’envoie mon mari en éclaireur. Il n’y a en effet que des hommes qui sont présents : propriétaires de coqs et spectateurs. « Les femmes, elles aiment pas nous voir parier avec l’argent du ménage et puis elles s’ennuient ici. Elles sont trop sensibles aussi, elles aiment pas voir les combats… Vous pouvez prendre des photos, il y a souvent des touristes qui viennent… juste pour voir… nous, on est là tous les samedis après-midi » me répond le propriétaire du «rond de coq» lorsque je m’étonne de l’absence de femmes et que je lui demande si je peux assister au combat pour prendre des clichés.

« A la Réunion, il existe cinq ronds de coq légaux. Un à Saint-Denis, un au Port, un à Saint-Pierre, un à Saint-Benoît et un autre à Saint-André… mais il y a beaucoup de combats illégaux. Certains en organisent chez eux… il y a des paris, de l’argent… c’est tentant. En France, les combats d’animaux sont interdits, mais à la Réunion, les combats de coqs sont tolérés, dans ces cinq ronds légaux, parce que c’est une tradition locale ininterrompue. Mais il est interdit de créer de nouveaux ronds.» m’explique le propriétaire du rond de coq de Saint-Denis.

Lorsque je lui demande d’où vient cette tradition, il m’explique « ce sont sûrement les Indiens ou les Chinois qui ont amené les combats de coqs avec eux… on n’est pas sûr… Avant le propriétaire du rond c’était un Chinois. En Chine, les combats de coqs sont encore pratiqués, mais là-bas, ils mettent des lames aux ergots des coqs. Nous, ici, on fait pas ça. Avant un combat, les coqs sont pesés et mesurés afin de faire combattre des coqs de même poids et de même taille. Et on vérifie les ergots aussi. »

Aujourd’hui, il parait que je n’ai pas de chance – d’après le propriétaire du rond de coq – car il n’y a que trois coqs et ils ne peuvent pas combattre, car ils ont des poids et des tailles différentes « la meilleure saison pour les combats de coqs, c’est en juillet. Il peut y avoir jusqu’à 30 coqs qui attendent de combattre. On commence à 14 heures… et à 2 heures du matin, on est encore là ! Mais en ce moment, les coqs font leurs plumes. On ne les fait pas combattre. C’est pour ça qu’il y a peu de combattants aujourd’hui. »

coq de combat

Alors, les hommes patientent dans les gradins en discutant, d’autres font une partie de dominos pour tuer le temps ou boivent une bière à la buvette.
Ravi de trouver une oreille attentive et trop heureux de faire passer le temps, le propriétaire du rond de coq, décide de m’expliquer les règles du combat «Un combat dure deux heures. Mais il peut être arrêté par l’un des propriétaires s’il voit que son coq est en mauvaise posture. Il se met d’accord avec l’autre propriétaire et lui donne un billet. Si pendant le combat un des coqs sort du rond, il a perdu. Chaque coq a une façon différente de combattre. Certains fatiguent leurs adversaires, ce sont des «défileurs» , d’autres attaquent sur le côté, ce sont des «croiseurs». Il y a aussi les «cogneurs» . Eux ils attaquent de face leurs adversaires … Il n’y a pas de mise à mort… Les deux coqs sortent vivants des combats. Les spectateurs aussi peuvent se mettre d’accord pour parier sur un coq… Chacun met ce qu’il peut ou ce qu’il veut. Certains ne peuvent pas parier, mais ils apportent un coq qu’ils ont élevé et qu’ils ont entraîné au combat. Ils viennent dans le rond pour montrer de quoi est capable leur « champion »… Ils font ça en amateur, pour gagner une p’tite monnaie… Si le coq a un bon potentiel, il est repéré par un éleveur qui propose au propriétaire de l’acheter… »

Assis à une table, un homme tient contre lui un coq. Il attend l’arrivée incertaine d’autres coqs, pour éventuellement faire combattre le sien « Celui-là, il a quatorze mois. Un bon coq peut combattre jusqu’à trois ou quatre ans… maximum cinq ans… Après il arrête. Si c’était un bon combattant, on le met avec une bonne poule… Il sera reproducteur jusqu’à la fin… C’est une façon de le remercier pour l’argent qu’il a ramené… Les mauvais combattants, ils finissent en massalé !… Un bon coq de combat ça peut se vendre jusqu’à 5000 euros ! »

Je repars, certes un peu déçue de ne pas avoir pu faire de photos de coqs s’affrontant, mais en même temps, je suis soulagée de ne pas avoir dû assister à un combat.

Je vous laisse visionner ce petit documentaire :

Nuits sans lumière

nuit pour la Réunion

Cette année, durant dix nuits (au lieu de deux pour les années précédentes), la SEOR (société d’études ornithologiques de la Réunion) et le Parc National de la Réunion proposent aux communes de l’île, aux entreprises privées – associées à l’opération – et aux particuliers, la réduction voire l’extinction des éclairages nocturnes. Et cela afin de diminuer la pollution lumineuse et de faire des économies d’énergies.
Mais pas seulement…

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Des bouchons pour le goûter

panneau tunnel

Grrr… Saint-Denis et ses bouchons…. Pas ceux que l’on mange malheureusement, mais ceux que l’on subit, chaque matin et chaque soir, en allant et en revenant du travail : les embouteillages.
C’est vrai que lorsque l’on pense « île tropicale », on pense à « plage, cocotiers, soleil, farniente »… mais pas à « circulation dense, bouchons et voitures en surnombre » !

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La chasse aux oeufs

oeufs pâques

Comme tous les ans, les enfants attendent avec impatience le dimanche de Pâques. Ils s’arment d’un panier et arpentent les jardins, fouillant les buissons, déplaçant les pots de fleurs à la recherche d’œufs en chocolat. Et il faut faire vite, car à la Réunion, il fait encore chaud au mois d’avril. Alors si on ne veut pas découvrir un œuf tout fondu, il faut être rapide. Rapide aussi pour trouver la surprise en chocolat avant que les fourmis la repèrent !

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Petite visite au Muséum d’Histoire Naturelle

Rien que pour vous, je suis allée faire une petite visite au Muséum d’Histoire Naturelle de Saint-Denis, en compagnie de ma fille.

carte Saint-Denis

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Je vous le présentais déjà dans la page « découvrons ensemble Saint-Denis », mais aujourd’hui j’avais envie de vous montrer l’intérieur du Muséum d’Histoire Naturelle et quelques pièces de sa collection.

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Bonne année 5115

guirlande

புத்தாண்டு

 

En 3102 avant Jésus-Christ, commençait la nouvelle ère du Kali (ou Kali Yuga), point de départ du calendrier hindou. Demain, le 14 avril, la communauté tamoule de l’île entrera dans l’année 5115 du Kali Yuga (ère qui compte 432 000 années au total !).
Pour l’occasion, la ville de Saint-André a mis à l’honneur, ce dimanche,  la culture indienne.

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Pirate des Mascareignes II

Dans un précédent article, je vous contais les aventures du pirate Henry Avery que j’avais, par hasard, découvert. Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un célèbre pirate ayant lui aussi sévi dans l’océan indien, Olivier Le Vasseur, plus connu sous le nom de La Buse. Il doit ce surnom au fait qu’il attaquait les navires chargés de richesses à la vitesse d’un rapace piquant sur sa proie.

Olivier Le Vasseur serait né à Calais, en France à la fin du XVIIe siècle. Fils de pirate, il commença à sévir dans les Caraïbes où son équipage abordait les navires qui rentraient en Europe, chargés de précieuses marchandises venant du nouveau monde. Mais la concurrence était rude et La Buse décida de se rendre dans l’océan indien afin d’arraisonner les navires qui empruntaient la route des Indes.
En 1721, La Buse et le pirate anglais Taylor attaquèrent un énorme navire portugais, la Vierge du Cap, venu trouver refuge dans la rade de Saint-Denis, après avoir essuyé une tempête qui l’avait endommagé.
Le vice-roi des Indes, le comte d’Ericeira, dirigea lui-même la défense de son navire. Mais malgré tous les efforts de l’équipage, les pirates parvinrent à s’emparer des richesses qu’il contenait : pierres précieuses, rivières de diamants, or, perles, meubles précieux, tissus…

isle_bourbon mouillages

La même année, les deux pirates s’attaquèrent à un navire de marchandises venu ravitailler l’île Bourbon. Taylor décida de se faire oublier et alla aux Caraïbes pour y prendre une retraite dorée. La Buse quand à lui mis le cap sur Madagascar et s’installa sur l’île Sainte-Marie.

En 1724, il envoya un courrier au Conseil de Bourbon pour demander son amnistie. Celle-ci lui fut accordée, mais La Buse resta à Madagascar. En 1730, il est fait prisonnier par le capitaine Dhermitte, commandant d’un navire de la Compagnie des Indes. La Buse est envoyé à Bourbon et y est jugé pour crime de piraterie. Le pirate, refusant de restituer les richesses prises sur le navire portugais, est condamné à être pendu le 7 juillet 1730 et à être enterré debout. La légende dit que La Buse jeta à la foule le plan crypté de son trésor en disant « mes trésors à qui saura comprendre ! »

               cryptogramme de la buse    cryptogramme-la-buse-2

Aujourd’hui on peut se rendre sur sa tombe au cimetière marin de Saint-Paul. Pourtant il n’est même pas sûr que le corps de La Buse y soit.
Quand à son fabuleux trésor, des passionnés le cherchent encore. Si le texte a pu être décodé, il ne livre pas pour autant l’emplacement du trésor, car le sens du message reste incompréhensible. Aussi les chercheurs de trésors pensent que le texte cacherait en fait une carte. Pour cela, ils se basent sur des anomalies graphiques. Mais pour l’instant, leur théorie n’a pas permis de lever le mystère et de trouver le trésor.
Quoiqu’il en soit, certains le cherchent à l’île de la Réunion, et en particulier dans la Ravine à Malheur, d’autres ont entrepris des fouilles aux Seychelles où des inscriptions ont été découvertes sur des pierres, sur la côte nord-ouest de Mahé.

Je vous propose cette  première vidéo très intéressante réalisée par Herlé Jouon :

… et cette seconde (la partie 1 du film « La Buse, l’or maudit des pirates »), réalisée par Kalpani Studios :

Visite de la maison Folio

Donc, comme je vous le disais dans l’article précédent, nous sommes allés passer une journée à Hell-Bourg, dans le cirque de Salazie, histoire de nous rafraîchir et de nous éloigner des bruits occasionnés par les travaux du voisin.

carte Hell Bourg

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Après le déjeuner, nous décidons de visiter la maison Folio inscrite, avec son jardin, à l’inventaire des monuments historiques du Département. Le grand portail s’ouvre sur une allée verdoyante menant à une fontaine et un kiosque.

Nous choisissons la visite guidée. Le propriétaire des lieux, M. Folio, nous présente chaque plante avec beaucoup de passion. On le sent vraiment amoureux de son exubérant jardin tropical, dont il connait le nom et les propriétés de chaque plante. Il nous montre avec fierté ses orchidées et désigne du doigt les bibes qui attendent sur leurs immenses toiles « Ce sont les meilleurs insecticides du monde ! Avec elles, plus de moustiques ! »

Puis il nous entraîne dans une petite pièce à l’arrière de la maison. « Avant, c’était la cuisine ici. On séparait toujours la cuisine de la maison, car la cuisine se faisait au feu de bois et un incendie pouvait se déclencher. » La pièce est devenu un véritable musée dédié aux «objets  lontan » (objets d’autrefois) et aux objets en bambou fabriqués par son père.

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Après une petite présentation des différents bois et essences de la Réunion, nous entrons dans la salle à manger de la maison, décorée de beaux meubles en tamarin. Nous avons le droit à une démonstration de nettoyage du parquet à l’aide d’une demi noix de coco ! C’est physique ! Pas besoin de faire du fitness !

Puis nous admirons la chambre où trône un lit à baldaquin « Ce lit en fer forgé vient d’Angleterre. Il a été pris sur un bateau anglais qui avait été capturé par les Français. Regardez la plaque, il y a écrit « London ». Le lit est court. Ce n’est pas parce que les gens étaient plus petits à l’époque, c’est parce qu’ils ne s’allongeaient pas pour dormir. Ils dormaient assis, car la position allongée était réservée aux morts. »

La visite se termine dans le salon, qui s’ouvre sur le jardin et la fontaine. Tous les meubles sont d’époque et pour chacun, notre guide a une petite anecdote. Nous prenons place sur les fauteuils et il nous conte l’histoire du cirque de Salazie, d’Hell-Bourg et de la maison. Tout le monde écoute, captivé par son récit.

« La maison a été construite au XIXème siècle vers 1860 en bois imputrescible (qui ne pourrit pas) et a résisté à tous les cyclones depuis plus de 150 ans. Les fondations sont en «bois de fer». C’est un bois très dense et très solide. Autrefois, les grandes familles créoles venaient ici pour «changer d’air » et le gouverneur y donnait des soirées.»

 Ma fille n’a pas envie de quitter les lieux : « j’aimerais bien avoir une maison et un jardin comme ça avec toutes ces jolies fleurs et une fontaine… mais sans les grosses araignées… »